Charles Steffen
Messages d’ailleurs
Charles Steffen, né en 1927 à Chicago, fait partie de ces créateurs d’art brut qui, à l’instar d’un Louis Soutter, ont commencé par étudier l’art avant que la maladie mentale ne les emmène ailleurs, plus loin, plus profond. Là où, loin des clichés, le génie et la folie s’interpénètrent, où la souffrance fait parfois le lit de la beauté.
Dès le début des années 50, sans guère sortir de chez lui, il ne cessa de créer, parfois plus de trois dessins par jour, jusqu’à sa mort qui survint moins d’un an après celle de sa mère, en 1995. Seuls nous sont parvenues les œuvres des toutes dernières années : sa sœur, par crainte d’un incendie, les détruisait au fur et à mesure.
Chaque dessin, réalisé sur papier d’emballage, forme comme un élément du puzzle de son existence. Des fleurs déracinées, des corps recouverts d’une peau reptilienne, les symboles et les textes qui les accompagnent ajoutent au sentiment d’étrangeté qui se dégage de cette création dont « la pureté de la démarche est véritablement émouvante » (revue Artforum).