loïc lucas
brodeur du vivant
Si les dessins de Loïc Lucas déconcertent autant qu’ils fascinent, c’est qu’ils provoquent en nous une oscillation troublante entre la séduction immédiate de la forme et la perception diffuse du fond. La tentation décorative y est aussitôt démentie par le sujet : la mécanique intime du vivant. Donc, nul ornement gratuit, il s’agit ici d’enluminure, de « broderie du vivant » comme l’écrit Jean-Louis Lanoux. D’enluminure, comme pour proclamer le sacre de la vie ; de broderie, tant cette vie paraît ouvragée, réenchantée.
Dans ces viscères et ces organes unis par les fluides qui les parcourent, ce postier - qui fut aussi croque-mort par le passé - redessine non seulement une géographie du corps mais nous permet d’assister à sa propre expérience du miracle de la vie. Ses dessins nous dévoilent une utopie vitale saisie dans son élan, dans ses combats, aussi, pour conjurer la mort.
Son oeuvre a déjà rejoint quelques-unes des collections majeures d’art brut ou outsider.
Préface : Jean-louis Lanoux
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Loïc Lucas : brodeur du vivant, du 11 juin au 17 juillet 2010.
Coédité avec les éditions Le livre d’art, 2010.
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