antoine semhoun aka andy santori man on the moon
commissaire : jennifer flay
La commissaire d’exposition Jennifer Flay, dans le cadre de la carte blanche que nous lui avons donnée, a choisi de présenter le travail du peintre Antoine Semhoun. Intitulée man on the moon, l’exposition montre la fascination de l’artiste pour les figures héroïques, les forces impérieuses du destin et la fuite inéluctable du temps.
Antoine Semhoun est peintre ; un peintre autodidacte. En empruntant des chemins de traverse, il a acquis une vaste culture visuelle aux références picturales et filmiques encyclopédiques. Les personnages, portraits et autoportraits qui habitent ses œuvres sont autant de motifs récurrents.
Quand le sujet de l’être humain le lasse, il y substitue des anges ou des démons dans un balancement binaire entre le bien et le mal.
Son langage plastique est caractérisé par une palette vibrante aux couleurs vives. Des coups de brosse, des déversements de peinture à même la toile, des griffures résultant de gestes rapides et vigoureux, mais aussi des coagulations, des épanchements témoignant de réactions physiques peu maîtrisables. De la matière pour que les tableaux soient « vivants » ; l’épaisseur de la matière, les superpositions et les surpeints fréquents — parfois intempestifs — faisant écho aux multiples strates des références de l’artiste.
Des personnalités de légende tels que Muhammad Ali et ou Rocky Balboa peuplent son monde intérieur. Pour l’artiste, ils ont en commun valeur d’exemple. Il décrit Rocky comme un héros du quotidien, un héros normal, avec qui on peut s’identifier, dans lequel on peut se reconnaître.
En même temps, Antoine Semhoun démontre une conscience aiguë des forces impérieuses du destin — un fatalisme qui se devine à travers sa fascination pour des artistes au destin tragique tels que Jean-Michel Basquiat, Vincent Van Gogh ou Egon Schiele ou la vie du personnage fictif Carlito Brigante, prisonnier de son passé, contée par Brian de Palma’s dans Carlito’s Way.
De même, la thématique obsessionnelle de la fuite inéluctable du temps est omniprésente. L’on ressent dans son œuvre , l’urgence de l’artiste à créer, à délivrer son message et à aller au bout de son rêve artistique, malgré les épreuves. En ce qui le concerne, Antoine Semhoun estime avoir « perdu du temps ». Comprendre et apprivoiser sa différence est l’affaire de tous les instants au prix d’efforts sans cesse renouvelés mais, comme Rocky, Antoine s’est relevé et va de l’avant. Du riche filon qui s’est formé dans ses failles, il fait jaillir la source dans laquelle il puise sa créativité.
Extraits du texte man on the moon, Antoine Semhoun aka Andy Santori par Jennifer Flay, à paraître dans le catalogue qui accompagne l’exposition.
catalogue publié à l’occasion de l’exposition
antoine semhoun aka andy santori man on the moon
commissaire : jennifer flay
du 29 juin au 13 juillet 2024
textes : antoine semhoun, jennifer flay et yasmina traboulsi
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