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figures de l’art brut russe 2
Dans un pays passé presque sans transition des splendeurs de l’icône religieuse aux outrances de l’icône politique, les avant-gardes du début du XXe siècle n’étaient pas seules à contester la suprématie du réalisme soviétique.
Dans l’isolement, dans l’indifférence même, des personnalités «obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels» - comme Dubuffet qualifiera plus tard les créateurs bruts - s’affranchissaient naturellement des censures et des poncifs culturels. Qu’ils soient aliénés, asociaux ou illuminés, comme partout ailleurs dans le monde, ces créateurs ont écrit et continuent d’écrire, sans le savoir, une page capitale de l’histoire de l’art.
Alexandre Lobanov - dont l’œuvre fort rare fut saluée en 2007 par une rétrospective à la Collection de l’art brut de Lausanne et à qui le Museum of Everything, à Londres, vient de consacrer une salle - y côtoie Nicolaï Almazov, Mikhaël Kaliakine, Vasilij Romanenkov et Yuri Titov.
A sept ans, Alexandre Lobanov devient, à la suite d’une méningite, sourd et muet. Révolté, souvent agressif, sa famille le fait interner en hôpital psychiatrique à l’âge de vingt-trois ans. Il manifeste les dix premières années une haine et souvent une agitation extrêmes. A partir de 33-35 ans, il se met progressivement à dessiner. Alors, son comportement se transforme. Jadis turbulent et irascible, il se calme et devient plus sociable. Le dessin le distrait et le tranquillise, stabilise son état psychologique. Toute son activité est désormais axée sur les moments où il est seul à seul avec une feuille blanche et vierge. Souriant, il dessine tout d’abord un cadre, soigneusement, puis «[…]
Préfaces : Ksenia Bogemskaya, Vladimir Gavrilov
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Back in the USSR II : figures de l’art brut russe, du 22 janvier au 5 mars 2010.
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