danièle hibon
poupées mirages
L’art moderne est peuplé de créatures de bois, de chiffon et de plumes : du spectacle de marionnettes symbolistes rêvé par Maeterlinck (sa Princesse Maleine) aux acrobates du sculpteur Calder, ou de la provocante poupée scandaleuse de Kokoschka aux « Poupées auto-portraits » de la dadaïste Hannah Höch… S’inspirant de cette tradition, Danièle Hibon a, depuis les années 1970, collecté des matériaux rares pour créer un univers unique de figures poétiques. La galerie présente pour la première fois au public 25 de ses poupées - assemblages chamarrés empreints d’histoires intimes et d’échos lointains.
Ces œuvres incarnent le passage délicat entre l’art et la vie.
Danièle Hibon, à partir des années 1970, d’abord en compagnie de son amie Dorothea Tanning, puis seule, va œuvrer à une inlassable cueillette de matériaux et d’objets de tous ordres. Tissus anciens, éléments de passementerie et dentelles précieuses, pierres et perles rares, matières organiques et végétales mystérieuses…
Grâce à cette collection, elle entreprend alors la fabrication d’un véritable peuple de personnages. Elle colle et assemble tous ces éléments chamarrés, porteurs d’une histoire intime, d’un conte ou d’un voyage lointain. Ainsi cohabitent des kachinas hopi, poupées des artistes du Bauhaus, gris-gris africains, bestiaires des chapiteaux romans, figures votives et chamaniques, voire littérature romantique…