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Historique
On peut considérer que la préhistoire de l’art brut commence avec le mythe romantique du génie et de la folie, croisé avec celui du “bon sauvage”, voire de “l’homme naturel”.
C’est véritablement à l’aube du XXe siècle que les publications de psychiatres audacieux comme le Français Marcel Réja (alias Paul Meunier), l’Allemand Hans Prinzhorn ou le Suisse Walter Morgenthaler vont, à l’instar de l’art africain ou de l’art dit primitif, offrir de nouvelles sources d’inspiration et de réflexion aux artistes modernes. Paul Klee ou Max Ernst, notamment, font partager à Paris leur enthousiasme à la lecture du livre de Prinzhorn, Bildnerei der Geisteskranken (Expressions de la folie), paru en 1922. Cet ouvrage, enrichi de nombreuses planches, dont beaucoup en couleur, reproduisent des œuvres que ce psychiatre collectionnait alors à l’hôpital de Heidelberg. Des artistes comme Picasso ou les surréalistes sont littéralement fascinés par cette découverte, au point, pour certains, de collectionner à leur tour de telles œuvres.
Le parallèle saisissant entre les productions de l’art moderne et l’art des fous sera relevé par la propagande nazie qui, à partir de 1937, présentera à travers l’Allemagne une exposition au titre resté célèbre, « l’Art dégénéré ». La collection de Prinzhorn y côtoyait Klee, Kandinsky, Nolde, Picasso ou Van Gogh, pour ne citer qu’eux. Un raccourci saisissant qui mettait involontairement en lumière la dette que le monde de l’art avait contractée envers ces créateurs de l’ombre.
Dans les premières décennies du XXe siècle, d’autres créateurs marginaux bousculaient les règles du jeu dont ceux, d’abord, parfois improprement qualifiés de « naïfs », alors que l’art naïf est bien plus codifié. L’on pense notamment à Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis, découverte par l’historien de l’art et collectionneur allemand Wilhelm Uhde – par ailleurs premier acheteur de Picasso. Mais il faut également citer ceux qui, par leurs œuvres, rejoignaient les préoccupations des surréalistes, à savoir les artistes dits médiumniques comme le mineur du Nord Augustin Lesage ou les autodidactes inspirés comme le Facteur Cheval qui construisit son Palais idéal.
On le voit, l’horizon artistique s’était considérablement élargi et Dubuffet, par ses textes et sa collection, allait parachever le travail en unifiant ces formes d’art non conventionnel.
Première collection d’oeuvres de malades mentaux par le Dr Benjamin Rush (1745-1813), signataire de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.
Apparition du terme de “folklore”, mis à la mode par le critique anglais Thoms.
Allan Kardec publie Le livre des esprits et fonde la revue Spirite.
Joseph Octave Delapierre publie une Histoire littéraire des fous. Il rapporte que dans l’asile de Hanwell un lieu est réservé à la vente d’”oeuvres de fous”.
Jean Martin Charcot, s’intéresse aux expressions plastiques des hystériques.
Le facteur Cheval (1836-1924) débute la construction du Palais Idéal à Hauterives. Les travaux dureront trente-trois ans, jusqu’en 1912.
Publication de L’homme de génie de Cesare Lombroso (1835-1909), avec un chapitre sur l’art des fous.(éd. italienne : 1882, de Genio e follia, 1864).
A Rothéneu, l’abbé Fourré (1839-1910) se met en tête de sculpter les rochers, près de Saint-Malo en Bretagne.
Fondation de l’American Folklore Society à Boston.
Premiers dessins et écrits d’Adolf Wölfli (1864-1930) à la clinique de Waldau à Berne.
Première exposition d’oeuvres de malades mentaux au Bethlem Royal Hospital de Londres.
Le Dr Auguste Marie (1865-1934), médecin chef de l’asile de Villejuif, ouvre son petit musée de la folie regroupant les oeuvres de ses patients.
Le Dr Rogues de Fursac publie son livre Les Écrits et les dessins dans les maladies mentales, aux Editions Masson.
L’art chez les fous : le dessin, la prose, la poésie, de Marcel Réja (Dr Paul Meunier : 1873-1957), Mercure de France, Paris (réed. Z’éditions, Nice 1994).
Lucien Lévy-Bruhl publie Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures, (Librairie felix Alcan, Paris), ouvrage au cœur du discours sur le rapprochement entre l’art primitif et l’”art des fous”.
Le mineur Augustin Lesage (1876-1954) entend une voix au fond de la mine et peint sa première toile.
Le Dr Henri Marcel Faÿ publie Réflexions sur l’art et les aliénés les similitudes qui apparaissent entre certains fauves, expressionnistes, cubistes et les oeuvres d’aliénés.
Le psychiatre Hans Prinzhorn développe la collection d’œuvres d’aliénés de la clinique psychiatrique universitaire d’Heidelberg
André Breton et Philippe Soupault se livrent à des expériences d’écriture automatique. A l’exposition des “tendances nouvelles” de l’art allemand au Kunstverein de Cologne, les dadaïstes Baargeld et Max Ernst présentent à côté de leurs œuvres celles de “malades mentaux” et d’autodidactes.
Premiers dessins d’Aloïse Corbaz (1886-1964) internée à Cery, en Suisse, puis à La Rosière, à Gimel, près de Lausanne. “Guidée par une force invisible” qu’elle appellera “Myrninerest”, Madge Gill (1882-1961) fait ses premiers dessins.
Fondation à Paris de l’Institut métapsychique international, consacré à l’étude rationnelle des phénomènes paranormaux
Le Dr Walter Morgenthaler, médecin chef et directeur de la clinique de la Waldau, publie une monographie sur Wölfli : Ein Geisteskranker als Künstler (Un malade mental en tant qu’artiste).
Simon Rodia (1879-1965) s’installe à Watts, au Sud de Los Angeles et commence la construction des Tours, qui l’occuperont plus de trente ans.
Première mention du terme “folk art” dans l’Oxford English Dictionary.
Publication à Berlin du livre du Dr Prinzhorn Bildnerei der Geisteskranken, traduit en français par Expression de la folie, (Gallimard, 1984).
Max Ernst fait connaître ce texte fondateur en France. Paul Klee le cite en référence dans ses cours sur le Bauhaus.
Augustin Lesage est exposé à l’hôtel de ville de Douai.
Jean Dubuffet, militaire au service météorologique de la tour Eiffel, découvre l’oeuvre de Clémentine R., une démente qui dessine et interprète la forme des nuages.
L’art et la folie de Jean Vinchon, Ed Stock, Paris (réed. augmentée, 1950).
Publication du premier Manifeste du Surréalisme. L’”art des fous” et l’idée d’automatisme y sont largement mis en avant.
Dans le n°3 de La révolution surréaliste, Antonin Artaud fustige les psychiatres qui s’arrogent “le droit de mesurer l’esprit”. Les fous lui semblent victimes de l’idéologie dominante et Artaud revendique pour eux “la légitimité absolue de leur conception de la réalité, et de tous les actes qui en découlent”.
A la clinique de Bel-Air, près de Genève, Charles Ladame (1871-1949) ouvre un petit musée d’art asilaire.
Augustin Lesage expose au Salon des Beaux-Arts et au Salon d’Automne.
Exposition de la collection du Dr Marie, galerie Vavin-Raspail à Paris.
Exposition des artistes malades, 200 œuvres de malades mentaux dans le salon de Max Bine, avenue d’Iéna à Paris. André Breton y achète une œuvre puis réalise une série de “poèmes-objets”.
André Breton découvre le Palais idéal du facteur Cheval. Sa photo figurera dans Les Vases Communiquants.
A Chicago, Henry Darger (1892-1973) commence l’illustration de son immense saga In the Realms of the Unreal.
A Chartres, Raymond Isidore (1900-1964) commence à décorer l’intérieur de sa maison.
L’exposition On Works of Art of the Insane présente à New York les œuvres de “malades mentaux”.
A Berlin, exposition Entartete Kunst (Art dégénéré) organisée par les nazis.
Gaston Chaissac (1910-1964) s’installe à Paris et se met à dessiner.
Pierre Avezard (1909-1992), dit Petit Pierre, commence la construction de son manège.
Agé de quatre-vingt cinq ans, Bill Traylor (1854-1947), se met à dessiner dans la rue principale de Montgomery, Alabama. En trois ans il réalisera deux mille dessins.
Asger Jorn s’intéresse aux “œuvres de fous” et travaille à l’hôpital psychiatrique de Roskilde au Danemark. Le Dr Ferdière échoue dans son projet de créer un musée regroupant des œuvres d’aliénés en dehors du cadre de l’hôpital.
Jean Dubuffet (1901-1985) abandonne le négoce des vins et liqueurs pour se consacrer définitivement à la peinture.
They Taught Themselves : American Primitive Painters of the Twentieth Century, de Sidney Janis (Dial Press, New York), un ouvrage fondamental qui lancera le concept d’art “self-taught” (autodidacte) aux Etats-Unis. Le National Endowment for the Arts (NEA) ouvre une division d’art populaire (Folk Art Division).
Le Dr Ferdière, chef du service de psychiatrie de l’asile de Rodez où a été interné Antonin Artaud de 1943 à 1946, organise à Montpellier une exposition d’œuvres d’aliénés.
“L’or brut, je l’aime mieux en pépite qu’en boîtier d’une montre”
Au seuil de la quarantaine, le marchand de vin qu’était Dubuffet avait décidé de se vouer à l’art. Mais attention, un art qui soit en rupture, qui règle son compte aux « ismes » de l’époque comme aux scléroses muséales et aux diktats culturels. Un art buriné d’explorateur. Sauf que sa terra incognita se trouvait davantage dans les asiles d’aliénés et les campagnes reculées, qu’il sillonnait dès le milieux des années 40 à la recherche de son « or brut ». Il collectionne sans relâche, Aloïse, Wölfli, Gironella, Crépin, les Barbus-Müller et tant d’autres. Puis, dès 1947, convainc son galeriste, René Drouin, d’accueillir dans son sous-sol ce qu’il appellera le Foyer de l’art brut. La tâche est immense, les sources innombrables, la création de la Compagnie de l’art brut, en 1948, réunit autour de lui André Breton, Jean Paulhan, Charles Raton, Henri-Pierre Roché, Michel Tapié et Slavko Kopac. Expositions et publications se succèdent. Notamment ce qui peut être considéré comme le premier manifeste, L’Art brut préféré aux arts culturels, texte qui figure en tête du catalogue éponyme de l’exposition chez Drouin, en 1949. Et, malgré les péripéties que connaissent la Compagnie et la collection, Dubuffet rassemble durant plus de vingt ans près de 5000 créations.
Lorsqu’il décide, à la fin des années 60, de passer le flambeau en faisant don de sa collection, le manque d’enthousiasme et de propositions jugées satisfaisantes de la part des institutions françaises lui font préférer Lausanne, en Suisse, où la Collection de l’Art brut ouvre ses portes en 1976.
Première apparition du terme “art brut”, dans une lettre de Dubuffet au peintre suisse René Auberjonois datée du 28 août.
Jean Dubuffet commence sa collection en visitant notamment les hôpitaux psychiatriques suisse comme Paul Budry, critique d’art et écrivain, l’a invité à le faire.
Le premier Fascicule de la collection de Dubuffet, publié par Gallimard, est consacré aux Barbus Müller. Il ne sera diffusé qu’en 1979 par le musée Barbier-Müller.
Ouverture du Foyer de l’Art Brut dans les sous-sols de la galerie René Drouin à Paris.
Publication de “L’art des fous, la clé des champs” d’André Breton, in Cahiers de la Pléiade, n° 6.
Fondation de la Compagnie de l’Art Brut par Jean Dubuffet, avec André Breton, Jean Paulhan, Charles Ratton, Henri-Pierre Roché, Michel Tapié, et Slavko Kopac.
Michel Ragon organise l’exposition Art brut, naïvisme et littérature prolétarienne à la galerie Portes de France, à Paris.
A Woodstock, Clarence Schmidt (1897-1978) commence à bâtir sa “maison des miroirs”. Simon Rodia termine les Tours de Watts.
Première exposition d’ensemble de l’art brut à la galerie René Drouin, place Vendôme à Paris (200 oeuvres de 63 auteurs).
Jean Dubuffet publie L’art brut préféré aux arts culturels.
Exposition internationale d’art psychopathologique à l’hôpital Sainte-Anne à l’occasion du 1er Congrès mondial de psychiatrie. 2000 œuvres sont présentées.
André Breton démissionne de la Compagnie de l’Art Brut qui sera dissoute la même année.
Départ des collections de l’art brut pour les Etats-Unis (East Hampton) où elles resteront jusqu’au printemps 1962, hébergées par le peintre Alfonso Ossorio.
Ouverture à Zagreb de la Galerie d’Art Paysan, qui deviendra le Musée d’Art Primitif, puis le Musée Croate d’Art Naïf en 1984.
Fondation par du Musée des Images de l’Inconscient par la psychiatre Nise da Silveira (première femme brésilienne à obtenir un diplôme en médecine), à Sao Paolo, Brésil.
Publication du livre de Robert Volmat L’art psychopathologique qui souligne, entre autres, les liens entre l’art moderne et les œuvres de “malades mentaux”.
Martin Ramirez (1895-1963) offre au Dr Tarmo Pasto une liasse de dessins, réalisés clandestinement au DeWitt State Hospital d’Auburn, en Californie.
A l’Hôtel de Ville de Paris, exposition d’œuvres de “malades mentaux”.
A Chandigarh, en Inde, Nek Chand (né en 1924) assemble en secret ses premières sculptures, amorce du “Rock Garden”, le plus grand environnement d’art populaire au monde.
Le professeur Volmat participe à la fondation de la Société internationale de psychopathologie de l’expression et en devient président.
Gregg Blasdel commence à photographier les environnements d’art populaire américains (American Folk Art Environments).
Howard Finster (1916-2001) entreprend son Paradise Garden autour de sa maison, à Pennville, Georgie.
Exposition d’oeuvres de la collection de Dubuffet à New York à la galerie Cordier et Ekstrom. Reconstitution de la Compagnie de l’Art Brut qui élit domicile au 137, rue de Sèvres à Paris.
Publication de Les Inspirés et leurs demeures, de Gilles Ehrmann, préfacé par André Breton premier ouvrage photographique sur les jardins et constructions d’art brut en France.
Harald Szeemann commissaire de l’exposition “l’art de malades mentaux” (collection de Hans Prinzhorn) à la Kunsthalle de Berne.
Edition du premier fascicule de L’Art Brut sous la direction de Jean Dubuffet.
Publication du Surréalisme et la peinture d’André Breton, comportant une notice sur Crépin.
Inauguration de Insita, triennale internationale d’art naïf, populaire et brut organisée à la Galerie Nationale Slovaque à Bratislava.
Exposition L’Art Brut au musée des Arts décoratifs à Paris. 700 œuvres pour 75 auteurs de la collection de la Compagnie de l’Art Brut sont présentées pour la première fois au grand public.
Gregg Blasdel invente le terme “grass-roots” dans un article majeur présentant quinze sites américains d’art spontané.
Serge Tekielski, dit Candide (1931-2002), acquiert sa maison de Bayssac, à Lavilledieu, en Ardèche, le “Petit Musée du Bizarre”, musée d’art populaire traditionnel et contemporain.
André Malraux fait classer Monument historique le Palais Idéal du facteur Cheval.
A partir des années 70, de nouvelles collections voient le jour et de petits musées éclosent, comme la Fabuloserie à Dicy. Les contours théoriques de Dubuffet sont transgressés tandis qu’un réseau indépendant d’amateurs passionnés réunit sous l’appellation d’art singulier – ce qu’à Lausanne on qualifie de « neuve invention » - des œuvres d’autodidactes hors-normes étrangers à l’art officiel. S’ouvrent aussi des ateliers fameux dans des hôpitaux psychiatriques comme Gugging (en Autriche), La Tinaia (en Italie) ou la Pommeraie (en Belgique). Partout dans le monde, on découvre des environnements singuliers bâtis par des « inspirés du bord des routes » et autres « bâtisseurs de l’imaginaire ».
Le goût des marges et l’expérience des limites sont dans l’air du temps.
Aux Etats-Unis, dans les deux dernières décennies du XXe siècle, le périmètre géographique de l’art brut, jusque là principalement européen, s’élargit. Les œuvres des Henry Darger, Bill Traylor ou Martin Ramirez intègrent les collections d’outsider art. Ce terme, inventé par l’historien d’art anglais Roger Cardinal comme synonyme d’art brut, réunira vite, outre-atlantique, d’autres formes tels l’art populaire voire naïf, l’art visionnaire, en un mot l’art des autodidactes et des marginaux.
Cette liberté avec la doctrine de Dubuffet s’exprime tant dans la revue internationale Raw Vision créée en 1989 par John Maizels que dans les partis pris de la New-York Outsider Art Fair qui, depuis 1993, consacre le leadership des Etats-Unis sur ce marché.
Face à la multiplication des courants jusqu’à la dérive, un petit groupe que le départ de la collection de Dubuffet a laissé inconsolable fonde, en 1982, la collection de l’Aracine. La donation, il y a dix ans, de cet ensemble de plus de 3500 pièces, formera le cœur de la première collection publique française dont le musée ouvrira au public en 2010 à Lille-Villeneuve d’Ascq.
Les recherches, publications, musées et collections se multiplient, répondant à l’engouement croissant d’un public qui, parfois lassé des contorsions convenues de l’art officiel, trouve dans ces « valeurs sauvages » de l’art brut de quoi étancher sa quête de sens.
La documenta 5, intitulée « Befragung der Realität – Bildwelten heute » (Questionner la réalité - les mondes visuels d’aujourd’hui), s’est déroulée du 30 juin au 8 octobre 1972 à Cassel, en Allemagne sous la direction de Harald Szeemann. La “chambre” d’Adolf Wölfli est notamment reconstituée.
Il y développe la notion de mythologie individuelle.
Alain Bourbonnais (1925-1988) ouvre l’Atelier Jacob, Galerie d’Art “hors-les-normes” à Paris.
Outsider art de Roger Cardinal, Studio Vista, Londres, le premier ouvrage anglophone consacré à l’art brut.
Exposition Gaston Chaissac au musée national d’Art moderne de la Ville de Paris.
Exposition Naïves and Visionaries au Walker Art Center de Mineapolis.
Publication de L’Art brut, de Michel Thévoz, Skira, Genève.
Le 26 février, inauguration de la Collection de l’Art brut au Château de Beaulieu, à Lausanne (conservateur Michel Thévoz, assisté de Geneviève Roulin).
photo : Slavko Kopac, Michel Thévoz et Jean Dubuffet à la collection de l’Art Brut, février 1976
copyright : ADAGP
Howard Finster a la vision d’un ange qui lui enjoint de “peindre de l’art sacré”.
Publications : Les secrets du Facteur Cheval de Michel Friedman, L’Etrange Domaine de Robert Tatin de Brigitte et Richard Jeandelle, Editions Simoën, Paris. Jardins Imaginaires, de Bernard Lassus, Presses de la Connaissance.
Les Singuliers de l’Art, Des Inspirés aux habitants-paysagistes, exposition au Musée d’Art Moderne de Paris. Commissaire : Suzanne Pagé / textes de Michel Ragon et Alain Bourbonnais.
Fondation de Spaces, association de sauvegarde des sites et environnements d’art populaire contemporain à Los Angeles (dir. Seymour Rosen).
Les Tours de Watts sont inscrites sur l’American National Register of Historic Places et obtiendront le statut de National Historical Landmark en décembre 1990.
Les Inspirés du Bord des Routes, de Jacques Verroust et Jacques Lacarrière, Le Seuil, Paris.
Outsiders, première exposition internationale d’art brut à Londres, la Hayward Gallery.
Fondation des Outsider Archives par Victor Musgrave et Monica Kinley à Londres.
Petit Pierre, film d’Emmanuel Clot, obtient le César du court-métrage.
Premier numéro du Folk Art Finder, dans le Connecticut.
Les Bâtisseurs du Rêve, de George R. Collins, Michaël Schuyt et Joost Eiffers, Abrams New York/Le Chêne Hachette Paris.
Ouverture par le psychiatre Léo Navratil de la Haus der Künstler, à la clinique de Gugging, à Klosterneuburg, en Autriche.
Les “collections annexes” de l’art brut deviennent la “Neuve Invention”, ce qu’en France on appelle l’art singulier.
Black Folk Art in America. 1930-1980, exposition fondatrice à la Corcoran Gallery of Art, Washington D.C.
Inauguration officielle de La Fabuloserie, à Dicy, dans l’Yonne, par Caroline et Alain Bourbonnais.
Inauguration du Musée de l’Aracine à Neuilly-sur-Marne. Les fondateurs de l’association sont Madeleine Lommel, Michel Nedjar et Claire Teller.
Création d’Art en Marge, Centre de Recherche et de Diffusion, à Bruxelles. L’association inaugurera son local d’expositions deux ans plus tard.
La Fondation Peggy Guggenheim, à Venise, présente l’exposition Jean Dubuffet et l’art brut.
Ouverture du musée d’art naïf Max Fourny, à la Halle Saint-Pierre à Paris, qui exposera de l’art brut et singulier à partir de 1995.
Premier numéro du Folk Art Messenger, bulletin de la Folk Art Society of America, à Richmond, Virginie.
Exposition Augustin Lesage au musée des Beaux-Arts d’Arras et au musée d’Ethnologie régionale de Béthune.
Exposition Chaissac et Dubuffet à Paris, au Centre Georges Pompidou.
Inauguration du “manège de Petit Pierre”, reconstitué à La Fabuloserie.
Gérard Sendrey ouvre le Fonds de la Création Artistique Brute et Inventive (FCABI) à Bègles (Gironde). Il deviendra le Site de la Création Franche l’année suivante. Première édition des Jardiniers de la Mémoire.
Ouverture du Centre Humanitaire, musée d’art brut, à Moscou.
Premier numéro de Raw Vision, revue internationale de l’Art Brut et Outsider, édité par John Maizels (Londres, Paris, New York, Melbourne). D’abord semestrielle et bilingue français-anglais la revue deviendra trimestrielle en 1992.
Outsiders, fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1880-1960), par Christian Delacampagne, Editions Mengès, Paris (réed. 1994).
The Discovery of the Art of the Insane (La découverte de l’art des fous), de John MacGregor, Princeton University Press, Princeton, New Jersey.
Guide de la France Insolite, par Claude Arz, Editions Hachette, Paris.
Les Bâtisseurs de l’Imaginaire, de Claude et Clovis Prévost, Editions de l’Est.
Premiers numéros de L’œuf sauvage, au carrefour du surréalisme, de l’art primitif et de l’art brut.
Premier numéro de Gazogène, à Cahors.
Fondation d’INTUIT (Centre d’Art Intuitif et Outsider) à Chicago.
Parallel Visions : Modern Artists & Outsider Art (Visions parallèles : les artistes modernes et l’art outsider), une exposition itinérante du Los Angeles County Museum of Art (octobre 1992 - janvier 1993 à Los Angeles, puis Madrid, Bâle et Tokyo). Catalogue : Princeton University Press.
A New York, le Clarion, revue du Museum of American Folk Art, devient le magazine Folk Art.
A Lausanne, exposition Henry Darger (donation Lerner) à la Collection de l’Art Brut.
Première Outsider Art Fair de New-York, rendez-vous annuel de l’art brut et singulier organisé par Sanford L. Smith et Associés au Puck Building.
Made in USA, première exposition européenne d’artistes outsiders américains à la Collection de l’Art Brut, Lausanne (25 artistes). Une autre exposition est consacrée à Bill Traylor.
Ouverture du musée De Stadshof, musée d’art naïf et brut, à Zwolle, aux Pays-Bas.
Première Folk Fest Art Fair à Atlanta, Georgie.
Publication de La France Insolite, de Claude Arz, Hachette, Paris.
Art Brut et Cie : la face cachée de l’art contemporain, six collections francophones d’art brut et singulier à la Halle Saint-Pierre, à Paris. Catalogue de M. Lusardy, V. Antoine-Andersen et L. Danchin, Editions de la Différence, Paris.
Ouverture de l’AVAM (American Visionary Art Museum), à Baltimore, Maryland. Fondé par Rebecca Hoffberger, il présente chaque année une exposition thématique de grande envergure.
La revue italienne L’Arte Naive (dir. Dino Menozzi) décide de s’ouvrir à l’art brut et outsider. Elle s’interrompra délibérément en décembre 2002.
Exposition La Beauté insensée, consacrée à la collection Prinzhorn, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi puis à la Collection de l’Art Brut à Lausanne.
Exposition Le dernier continent ou la Waldau, asile de l’art au centre culturel Suisse à Paris.
La collection de l’Aracine est transférée au Musée d’Art moderne de Lille Métropole, à Villeneuve d’Ascq.
Ouverture du Musée d’art naïf et brut de Charlotte Zander à Bönnigheim (Allemagne).
Contemporary American Folk Art : a collector’s guide, par Chuck et Jan Rosenak, Abbeville Press, New York- Londres-Paris (181 artistes recensés).
Du côté de l’Art Brut, par Michel Ragon, Albin Michel, Paris.
Fondation de Luna Rossa, association de sauvegarde des environnements d’art brut et populaire, par Olivier Thiébaut, auteur de Bonjour aux promeneurs (sur les chemins de l’art brut), ed Alternatives, Paris. L’association ouvre un jardin de sculptures de 800 m2 en pleine ville à Caen.
Ouverture de Centre Contemporain du Museum of American Folk Art de New York, dédié à l’art brut et outsider.
L’Art Brut, par Lucienne Peiry, Flammarion, Paris (réed. 1999, édition anglaise 2001).
Exposition L’Art Brut à Prague.
Exposition Kunst & Wahn (Art et folie) au Kuntsforum à Vienne.
Art Outsider et Folk Art des collections de Chicago, cinquante artistes autodidactes américains pour la première fois à Paris, à la Halle Saint-Pierre. Catalogue par Laurent Danchin et Martine Lusardy.
Le Centre-annexe d’Art Différencié du CREAHM de Liège devient le Musée d’Art Différencié (MAD).
La Collection Musgrave-Kinley est transférée au Musée Irlandais d’Art Moderne de Dublin.
Premier Festival du Film d’Art Singulier, organisé par l’association animée par Pierre-Jean Würtz Hors Champ au MAMAC de Nice.
Création de l’association abcd (art brut connaissance & diffusion) par Bruno Decharme et Barbara Safarova.
Exposition Art spirite, médiumnique, visionnaire, messages d’outre-monde à la Halle Saint-Pierre de Paris.
Folies de la Beauté, exposition de la collection abcd au musée Campredon de L’Isle-sur-la Sorgue.
Art Brut, les dissidents de l’art, de Hong Mi-Jen, Artist Publishing Co, Taiwan : le premier livre sur l’art brut en chinois.
Outsider Art : Spontaneous Alternatives, par Colin Rhodes, Thames & Hudson, Londres (le livre paraîtra à Paris l’année suivante sous le titre L’art outsider : art brut et création hors normes au XXe siècle).
1900-2000 : un siècle de création singulière, à la septième édition du festival Art et Déchirure, fondé en 1989 à Rouen.
Décès de Geneviève Roulin, directrice adjointe de la Collection de l’art brut. Lucienne Peiry succède à Michel Thévoz à Lausanne.
Le Museum of American Folk Art devient l’American Folk Art Museum (AFAM) et inaugure son nouveau bâtiment, 45 West 53rd Street, à New York, avec une exposition Henri Darger.
Début de la tournée américaine, abcd, a collection of art brut qui durera 3 ans. Lieux d’exposition : American Folk Art Museum, New York (20 janvier – 30 juin 2001); John Michael Kohler Center Sheboygan, Wisconsin (1er novembre 2001 – 10 février 2002; High Museum of Art, Atlanta, Georgia (27 avril – 3 août 2002); Menello Museum of American Folk Art, Orlando, Florida (13 novembre 2002 – 28 janvier 2003); Chicago Cultural Center, Chicago (26 avril – 29 juin 2003).
La Commission Européenne octroie une subvention d’un million d’euros à ITE, projet finlandais sur l’art populaire contemporain et l’art brut (Art populaire contemporain en Europe : des droits égaux à la création).
La collection De Stadshof, qui abrite la succession Willem von Genk, trouve asile au Musée Dr Guislain, à Gand, Belgique.
Symposium « Inside outsider Art » à la Tate Moderne, Londres.
S.O.S environnements singuliers reçoit le soutien de l’UNESCO.
Exposition A corps perdu (oeuvres de la collection abcd/Bruno decharme), au Pavillon des Arts à paris du 30 avril - 26 sept. 2004. Catalogue d’exposition publié chez Actes Sud.
Fondation de la galerie christian berst dans le quartier de la Bastille.
Pour la première fois en France, la Maison rouge consacre une exposition monographique à Henry Darger.
Exposition Art brut, collection abcd à la Galerie municipale de la ville de Prague
Fondation de l’IIRELF (Institut International de Recherche et d’Exploration sur les Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés, sans oublier tous les autres…)
Décès de Madeleine Lommel, membre fondateur de l’Aracine.
Ouverture du Museum of Everything à Londres.
L’association abcd réalise le documentaire Rouge ciel.
Colloque : Art brut, une avant-garde en moins? organisé par l’INHA et le Musée d’art moderne de Lille Métropole, à L’INHA, décembre 2009.
Ouverture du LaM, Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille-Métropole.
L’exposition #1 du Museum of Everything est présentée 4 mois à la Fondation Agnelli à Turin.
Fondation du CrAB (Collectif de réflexion autour de l’Art Brut).
The Musgrave Kinley Outsider Art Collection s’installe à la Whitworth Art Gallery.
Première retrospective Wölfli depuis 1948 au LaM.
Dans son exposition world transformers, the art of the outsiders, la Schirn Kunsthalle de Francfort a réuni des œuvres d’ August Walla, Aloïse, George Widener ou Judith Scott.
Exposition Art Brut. Anatomia Metamorphosis. Lubos Plny, Anna Zemankova. Museum of Contemporary Art Hiroshima, 26 mai – 6 juillet.
Exposition “Je suis le cerveau de l’univers.” Zdenek Kosek. Paris, Palais de Tokyo, 12 avril – 5 juin.
Exposition Art Brut. Anatomia Metamorphosis. Lubos Plny, Anna Zemankova. Hyogo Prefectural Museum of Art, Kobe, 4 février – 25 mars.
Exposition Art brut - Terra incognita. Collection Treger-Saint Silvestre, Fondation Arpad Szenes - Vieira Da Silva à Lisbonne, du 20 avril au 23 septembre.
Le centre Pompidou acquiert auprès de la galerie christian berst sa première oeuvre d’art brut : un dessin de Lubos Plny.
Eugene Von Bruenchenhein, Anna Zemankova, Guo Fengyi, Bispo de Rosario et plusieurs autres créateurs d’art brut sont présentés à la biennale de Venise (commissaire Massimiliano Gioni). Carlo Zinelli est exposé dans les Giardini par le Museum of Everything.
Le magazine Art Press publie un hors série consacré à l’art brut.
Premier volet du séminaire “Parler de l’art brut aujourd’hui”, dirigé par Barbara Safarova -en collaboration avec abcd & le Collège International de Philosophie - à la Maison Rouge, Paris.
Exposition Voodoo Child. Mary T. Smith & J. B. Murray. abcd la galerie, Montreuil, France, 19 janvier – 17 mars 2013.
Exposition Art brut, collection abcd / Bruno Decharme à la Maison rouge (Paris). Un catalogue est publié chez Flammarion.
Ouverture du premier musée d’art brut au Portugal. L’Oliva Creative Factory, à São João da Madeira (région de Porto) accueille la collection d’art brut de Richard Treger & Antonio Saint-Silvestre. Exposition inaugurale : “art brut : breaking the boundaries”, commissaire : Christian Berst.
Exposition Elevations. Collections Bruno Decharme et Antoine de Galbert. Hommage à Joseph Ferdinand Cheval. Hauterives, Le Palais idéal du facteur Cheval, 30 avril – 30 août 2015.
Exposition Art Brut Live. abcd collection / Bruno Decharme. Center for Contemporary Art DoX, Prague, 27 mars – 17 août 2015.
Exposition brut now: l’art brut au temps des technologies, commissaire : christian berst; commissaires associés : brut pop, musées de belfort, du 29 octobre au 16 janvier 2017.
Exposition “art brut : a story of individual mythologies, œuvres de la collection treger/saint silvestre”, Oliva Creative Factory, São João Da Madeira, Portugal, du 18 juin au 28 février 2017.
La collection d’art brut Treger / Saint Silvestre reçoit le prix de la meilleure collection privée au Portugal.
Dan Miller, Lubos Plny et Judith Scott font partie de la sélection officielle de Christine Macel, curatrice de l’exposition Viva Arte Viva à la biennale de Venise 2017.
Arthur Borgnis réalise le documentaire sur l’art brut “Eternity has no door of escape”.
Les artistes Melvin Way et Leopold Strobl entrent dans les collections du MoMA à New York.
Plus de quinze artistes d’art brut sont présentés dans la dernière exposition de la Maison rouge l’Envol.
Exposition In and out of Africa, commissaire: António Saint Sylvestre, Oliva Creative Factory, São João Da Madeira, Portugal, du 7 octobre 2017 au 8 avril 2018.
Exposition In and out of Africa, commissaire: Gustavo Giacosa, Oliva Creative Factory, São João Da Madeira, du 14 avril au 14 octobre 2018.
Le Kunstforum de Vienne présente la première exposition au monde rassemblant plus de 300 oeuvres de 93 artistes femmes de 21 nationalités différentes - de 1860 jusqu’à nos jours, dans l’exposition “Flying high, künstlerinnen der art brut. Commissaires : Ingried Brugger, Hannah Rieger, Veronika Rudorfe.
Première exposition d’art brut au Luxembourg, à la Pinacothèque ouverte par le collectionneur Hervé Lancelin.
Exposition El Ojo electrico, oeuvres de la collection Treger Saint Silvestre à la La Casa Encendida, à Madrid, du 11 octobre 2019 au janvier 2020. Commissaires Antonia Gaeta et Pilar Soler.
Exposition “Extravaganza”, oeuvres de la collection Treger Saint Silvestre, Oliva Creative Factory, São João Da Madeira, Portugal, du 13 avril au 15 septembre.