Masao Obata
Masao Obata est né dans la préfecture d’Okayama, au Japon, sur une petite île où il passe son enfance. Après le divorce de ses parents, il est élevé par sa mère. Enfant, Masao Obata prend du plaisir à dessiner seul dans les fourrés de bambous. Entre trente et un et trente-trois ans, il est interné dans un hôpital psychiatrique. Peu après, il perd sa mère ; Obata alterne alors les séjours dans des établissements spécialisés et les emplois provisoires. A l’âge de quarante-deux ans, il vient vivre avec son père à Kôbe. A la mort de ce dernier, trois ans plus tard, il se retrouve sans famille et est placé pendant plusieurs années dans une institution qui surplombe la ville. C’est là qu’il réalisera plusieurs centaines de dessins. Comme il partage au début sa chambre avec un autre patient, son seul espace personnel est le lit. C’est pour cette raison qu’il amoncèle ses travaux sous son matelas, puis sur celui-ci, tant et si bien que la place qui lui reste pour dormir diminue de jour en jour. En 2007, l’établissement est détruit et Masao Obata rejoint une nouvelle structure où il décède trois ans plus tard.
Masao Obata collectionne des cartons usagés qu’il récupère dans les cuisines de l’hôpital où il réside. Il passe ses nuits à dessiner, secrètement, sur ces supports de fortune. Ses compositions représentent souvent de jeunes mariés, un homme et une femme, parfois accompagnés d’un enfant. Les personnages apparaissent frontalement et chaque figure est dessinée en aplat, de manière concise et détaillée. L’auteur dessine aussi des paysages gravés dans sa mémoire, des véhicules, des plantes, ou encore les meubles de sa chambre. Quel que soit le sujet de ses travaux, le rouge, qui est sa couleur préférée, domine. Obata s’habille d’ailleurs parfois en rouge de la tête aux pieds.