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La modernité fascinée par la vitesse trouve son expression plastique dans les accélérations futuristes, la « beauté convulsive » surréaliste, la succession des images sur la pellicule et dans la vidéo. La vitesse est révolutionnaire. Mais la modernité, à force d’accélérer, pourrait bien faire du surplace.

Pour la rentrée 2013, abcd invite l’association Portraits à organiser une exposition qui s’intéresse à des processus créatifs qui, dans leur lenteur, impliquent une durée subversive par rapport aux injonctions contemporaines de consommation de l’art et des images.

Sans distinguer dans la scénographie les artistes contemporains de ceux que l’on classe dans l’art brut, cette exposition propose des formes d’art qui semblent ne pas se soucier de cet impératif, et qui se tiennent au présent.

Des oeuvres de Dan Miller et Edmund Monsiel, représentés par la galerie, seront notamment présentées.

Artistes
Edmund Monsiel - © christian berst — art brut

Edmund Monsiel

Né en Pologne en 1897, Edmund Monsiel quitte l’école sans diplôme et ouvre un petit magasin dans un village que les Allemands lui confisquent en 1942. Il se réfugie chez son frère à Wozuczyn, petite ville de la province de Lublin persuadé que les nazis le recherchent et reste caché dans le grenier pendant 20 ans, jusqu’à sa mort. En 1943, alors que la guerre bat son plein, il commence à dessiner. Ce n’est qu’après sa mort que l’on trouve ses quelques 500 créations «inspirées» de l’iconographie traditionnelle, populaire et religieuse. Des myriades de visages couvrent la totalité de la page, répétition obsédante. Les plus petits sont difficiles à distinguer, quelques fois, jusqu’à 3 000[…]

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portrait de dan miller - © creative growth art center, christian berst — art brut

Dan Miller

Devenu, en une décennie, l’un des artistes bruts contemporains les plus reconnus, cet autiste originaire de Californie est parfois comparé à Cy Twombly, qui déconstruisait le langage tandis que, par effet de miroir, Dan Miller le construit. La galerie a participé, depuis 2010, à sa reconnaissance internationale en organisant plusieurs expositions et en publiant la seule monographie existant à ce jour, enrichie d’un essai de Richard Leemann. Présent dans d’innombrables collections publiques et privées – dont celles du MoMA et de Pompidou - il faisait également partie de la sélection officielle de la Biennale de Venise 2017.

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De la lenteur avant toute chose…

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