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Lorsque Beverly Baker s’assied à sa table de travail, le rituel est immuable : autour de la feuille vierge qu’elle s’apprête à recouvrir de signes, elle commence par poser des livres ou des magazines ouverts aux pages de son choix. Cet ensemble forme alors comme une ceinture infranchissable qui paraît la protéger de son environnement. En même temps qu’elle lui offre un point de départ, voire un alphabet formel qu’elle s’appliquera par la suite à transgresser avec détermination et fougue.

Beverly Baker est née dans le Kentucky, en 1961. Trisomique, comme Judith Scott. Il faut bien le souligner, et ne pas céder aux tabous moraux qui, sous couvert de stigmatisation, finissent par gommer cette différence qui forme pourtant le terreau-même de ses œuvres. Cette particularité, à défaut de nous éclairer totalement, nous offre cependant une perspective inouïe sur l’expérience humaine du geste créatif.

Mais, comme pour Scott, le sens de sa production nous échappe, nous place face à une énigme, et comme cette dernière, le langage que Baker s’est choisi pour nous parler est susceptible, n’en déplaise aux rigoristes, de rapprochements formels avec l’art contemporain. Il est en effet difficile de ne pas songer, en examinant ses œuvres, à certains dessins de Serra, de Twombly ou de Tapiès lorsque ceux-ci travaillaient le signe, la lettre, le mot jusqu’à son épuisement, jusqu’à sa disparition dans un agglomérat de matière. Nous menant jusqu’à ce point où Baker fait jaillir ce que Soulages qualifiait de « lumière secrète venue du noir ».

Le stylo-bille commence par tracer des lettres, souvent de manière sérielle, puis les lignes viennent provoquer une tension nouvelle en striant la feuille, en l’électrisant d’un bord à l’autre, parvenant, par endroits, à un degré de saturation tel que l’encre, s’enfonçant toujours plus dans la fibre du papier, le lustre et l’anime, lui crée des anfractuosités, allant parfois jusqu’à le meurtrir.

Et tout ce qu’elle nous dit est là, tourmenté, comme un paysage anéanti mais sublime. Comme un palimpseste à la surface duquel vibrent les générations successives de signes qui font un lit à la lumière.

Exposée à Paris à la Maison rouge, successivement dans Le Mur en 2014 puis, récemment, dans art brut, collection abcd/Bruno Decharme, il s’agit de sa première exposition monographique.

Un catalogue bilingue de 110 p. préfacé par Philippe Godin est publié à cette occasion.

Dans le cabinet de curiosité de la galerie, sont exposées des prières à Sainte Marie de l’artiste française Jill Galliéni. Ce qu’elle ne peut dire avec des mots, Jill le traduit par des guirlandes de simili d’écriture, très serrées, qui se répètent tel un mantra, et dont le sens échappe.

Vue de l'exposition *Beverly Baker : Palimseste*, christian berst art brut, Paris, 2015. - © ©christian berst art brut, christian berst — art brut
Vue de l'exposition *Beverly Baker : Palimseste*, christian berst art brut, Paris, 2015 - © ©christian berst art brut, christian berst — art brut
Artiste
Beverly Baker
portrait de Beverly Baker - © christian berst — art brut

Lorsque Beverly Baker s’assied à sa table de travail, le rituel est immuable : sur la feuille vierge l’artiste commence à tracer des lettres au stylo-bille sur lesquelles elle repasse jusqu’à l’annihilation du sens. Son travail n’est pas sans rappeler celui de Twombly, Serra ou Tapiès. Membre de l’atelier « Latitute Artist » (Kentucky), Beverly Baker a été présentée à deux reprises à la Maison rouge (Paris) dans les expositions : Le Mur, oeuvres de la collection Antoine de Galbert et art brut, collection abcd/Bruno Decharme et remporte en 2017 le Wynn Newhouse Award.

Catalogue
Beverly Baker palimpseste
Beverly Baker : palimpseste - © christian berst — art brut

Préface : Philippe Godin
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Beverly Baker : palimpseste, du 3 au 28 février 2015.

Revue de presse
Beverly Baker, galerie christian berst
News Art Today. Le 17 février 2015.
Beverly Baker, Palimpseste
François Salmeron, Paris Art. Le 12 février 2015.
Beverly Baker, Palimpseste
Bénédicte Philippe, Télérama Sortir. Le 11 février 2015.
Beverly Baker, c’est Twombly équipée d’un stylo bille
Philippe Godin, Libération, La Diagonale De L’art. Le 3 février 2015.
Les portes, entre ombre et prières, Beverly Baker et Jill Gallièni
Pascal Ordonneau, Soliloques Sur L’art. Le 1 février 2015.
Beverly Baker

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