drôle d’endroit pour une rencontre
Il en va de l’art comme de la gastronomie, l’harmonie naît de savants mélanges. L’on gagne souvent à rehausser un plat ou mettre en exergue l’exquisité d’une saveur en laissant dialoguer les ingrédients que l’usage ou le conformisme nous avaient empêché d’envisager ensemble.
Thomas Bernard et Christian Berst n’ont pas renoncé à chercher, à travers les œuvres qu’ils défendent, comment vous en restituer l’essence et le goût. Ce drôle d’endroit pour une rencontre est fait pour ça, pour l’œil, pour l’échange, pour le plaisir, pour l’édification.
Rencontre entre les oeuvres de Leopold Strobl (christian berst art brut) et Franck Eon (galerie Thomas Bernard - Cortex Athletico).
Leopold fréquente la maison des artistes de la Clinique psychiatrique de Gugging (Autriche) depuis une dizaine d’années, trouvant dans la création un réconfort et une rédemption, une manière de tenir à distance ses démons mentaux. Ses dessins au crayon de couleur, de petit format, sont autant de portails magnétiques réalisés sur des photographies de paysages tirées de journaux. Le graphite contamine le décor, comme pour en révéler l’étrangeté. Présent dans les collections du MoMA (New York) depuis 2018, son travail a été présenté l’année suivante dans l’exposition Photo | Brut aux Rencontres de la Photographie d’Arles. En 2024, ses œuvres sont présentées à la Biennale de Venise sous le commissariat d’Adriano Pedrosa.