fernand desmoulin
leçons des ténèbres
La galerie Christophe Gaillard et la galerie Christian Berst sont particulièrement fières d’accueillir l’exposition Leçons des ténèbres de Fernand Desmoulin, du 3 décembre 2009 au 9 janvier 2010.
Cette exposition inédite présente de très rares dessins médiumniques de Fernand Desmoulin réalisés pendant sa période spirite, de 1900 à 1902. La fièvre du spiritisme qui embrasait l’époque offrit à cet artiste complexe, asphyxié par son activité de peintre et de graveur académique qu’il n’eut jamais la force de quitter, un souffle libérateur, porteur d’une œuvre médiumnique exceptionnelle, magnétique, fulgurante par instants, à laquelle André Breton lui-même aurait voulu rendre hommage par une publication que seule sa mort empêcha.
Surgissement de silhouettes vaporeuses, psychisme fiévreux jeté sur la feuille en écriture nerveuse, lignes sinueuses et biffures inspirées, trame quasi arachnéenne, oscilloscope mental électriquement retranscrit sur papier, l’oeuvre de Fernand Desmoulin frappe par son incroyable richesse, par l’intrusion géniale de ce dernier dans ce que Henri Michaux nomme « l’espace du dedans », celui des voix intérieures, témoin virtuel d’une psyché lourde de conflit qui fi t de lui le plus novateur et le plus singulier des artistes spirites.
Son œuvre retrace le long cheminement mental d’un homme pénétrant de plus en plus profondément dans les méandres de son
inconscient. Les différentes étapes de ce parcours initiatique se dévoilent au fur et à mesure des dessins alors que les formes évanescentes, pâles visages fantomatiques et volatils, esprits furtifs émergeant douloureusement d’une chrysalide frémissante, se muent en forme alvéolaire dévoilant quelque tête à peine ébauchée. Puis les formes disparaissent, laissant place à une écriture labyrinthique, sismographique, passerelle involontaire vers un surmoi torturé, ultime marque d’une plongée vers l’inconnu frôlant dangereusement le point de non retour.
Fugaces, les créations médiumniques de Fernand Desmoulin annonçaient, à l’aube du XXe siècle, les révolutions et explorations formelles les plus audacieuses.
À l’aube du XXe siècle, ce peintre académique a connu un souffle libérateur durant une parenthèse de deux ans dont résulte une œuvre médiumnique exceptionnelle saluée, dès 1933, par André Breton. Dessins nés de la transe et exécutés au crayon à papier, son oeuvre ectoplasmique laisse deviner des trames arachnéennes, des visages fiévreux, et des oscillations dictées pas son esprit tutélaire. Collectionné depuis plus d’un siècle, Fernand Desmoulins fait notamment partie des collections du musée du LaM (France), d’Antoine de Galbert (France) et a été montré dans la dernière exposition de la maison rouge (Paris) l’envol ou le rêve de voler.