farnood esbati
lignes de vie
Chez l’artiste Farnood Esbati, né à Téhéran en 1993, le syndrome d’Asperger a été diagnostiqué dès l’enfance. L’on sait aujourd’hui que cette caractérisation, au lieu de réduire la personne à sa neurodiversité, ouvre, au contraire, la porte à un champ d’altérité que l’on n’a pas fini d’explorer. Ainsi, le petit Farnood, plutôt que de parler, se mit alors à dessiner et peindre sur les murs. En outre, plus tard, sa passion de la lecture et des livres, qu’il continue de collectionner avidement, enrichira grandement son spectre.
Au point qu’il apparaît aujourd’hui comme évident que ses productions, à l’instar des ouvrages qu’il ne cesse d’accumuler, sont des transcriptions aussi raffinées qu’énigmatiques de sa perception du monde. Quand elles ne servent pas à juguler les émotions qui l’assaillent lorsqu’il s’abîme dans la contemplation des êtres et des paysages. Par ailleurs, Farnood se montre également très soucieux de solidarité, d’unité entre les hommes. En un mot, d’harmonie. Et cette aspiration se manifeste très clairement dans sa manière d’exprimer la lutte entre le fragment et le tout. Ainsi, ses représentations rendent-elles explicites les linéaments et les faisceaux, les élisions et les failles sous-jacents qui structurent sa vision.
De fait, que ce soit au travers de paisibles saynètes pastorales comme de cérémonies du thé conviviales, voire de panoramas tortueux ou d’ébranlements tectoniques, Farnood s’attache moins aux éléments tangibles qu’aux courants et, aux ondoiements qui les relient. Ces correspondances, imperceptibles en temps ordinaire tendent à consacrer l’univers comme irréductiblement singulier.
Car, au fond, au-delà de la flagrante paronymie des termes “autiste” et “artiste”, à laquelle on ne peut s’empêcher de penser en pareil cas, l’œuvre de Farnood ne renforce-t-il pas davantage encore l’idée selon laquelle toute création relèverait d’un solipsisme absolu ?
Ses encres sur papier, découvertes très récemment par la communauté artistique iranienne, sont ainsi dévoilées pour la toute première fois au public à travers l’exposition monographique que nous lui consacrons.
Chez l’artiste Farnood Esbati, né à Téhéran en 1993, le syndrome d’Asperger a été diagnostiqué dès l’enfance. L’on sait aujourd’hui que cette caractérisation, au lieu de réduire la personne à sa neurodiversité, ouvre, au contraire, la porte à un champ d’altérité que l’on n’a pas fini d’explorer. Ainsi, le petit Farnood, plutôt que de parler, se mit alors à dessiner et peindre sur les murs. En outre, plus tard, sa passion de la lecture et des livres, qu’il continue de collectionner avidement, enrichira grandement son spectre.