pascal vonlanthen
murmurations
La galerie expose pour la première fois un ensemble d’œuvres d’une grande puissance formelle de l’artiste suisse Pascal Vonlanthen.
Analphabète, sa fascination pour la typographie le conduit à copier inlassablement, au sein de l’atelier du CREAHM de Fribourg (Suisse) qu’il fréquente depuis sa création en 1998, des articles de presse glanés dans des journaux ou des magazines. Il interprète à sa façon les lettres, inversées parfois, faisant fi de toute syntaxe. Organisées en vagues ou en colonnes, ses longues lignes de signes sont ponctuées à loisir de chiffres et de formes embryonnaires.
Vonlanthen ayant grandi à la ferme, l’on peut parfois percevoir chez lui une certaine nostalgie pastorale à travers la présence d’animaux, voire d’esquisses noueuses de paysages. Plus énigmatique est l’apparition d’homoncules auréolés comme des saints. Bien que son support de prédilection soit le papier, il arrive qu’occasionnellement une boîte en carton dépliée se transforme pour lui en polyptique.
Sa graphie, simulacre d’une écriture dont il ignore la lecture, danse et ondoie sur la surface du papier, tel un ballet aérien de nuages de centaines d’oiseaux : une murmuration.
Pascal Vonlanthen appartient à la grande famille de l’art brut qui regroupe des graphomanes plasticiens – à moins que ce ne soit l’inverse – tels que Dan Miller, Yukio Miyashita, Harald Stoffers, Ramon Losa ou encore Yuichi Saito.
Ses œuvres font notamment partie des collections du MAMCO de Genève et de la collection d’Art Brut de Lausanne, qui lui a consacré une exposition monographique en 2024. La même année, présenté par la galerie Lovay Fine Arts, il remportait le Prix Solo Art Genève - F.P Journe.
Né dans le village de Rossens dans le canton de Fribourg (Suisse), en 1957, Pascal Vonlanthen grandit à la ferme dans une fratrie de sept enfants, qui deviendra une forte source d’inspiration dans ses premiers dessins où il reproduit personnages et animaux. En raison du syndrome du X fragile (maladie qui entraine des troubles cognitifs importants), Vonlanthen n’a pu apprendre ni à lire ni à écrire, ce qui induit chez lui un rapport particulier au langage. C’est en 2014 que son intérêt pour l’écriture se manifeste dans ses œuvres à travers la réécriture des titres du journal qu’il consulte sur son chemin pour l’atelier du CREAHM. Depuis que son travail est exposé, ses sources d’inspiration[…]