marilena pelosi 2009
manoeuvre de désenvoûtement
L’exemption de culture – longtemps considérée comme une condition sine qua non de l’art brut – ne fait désormais plus partie de sa critériologie. En revanche, que cette culture, populaire ou savante, se retrouve comme transgressée, transfigurée est presque une constante dans les créations brutes.
L’art de Marilena Pelosi en est le parfait exemple : le catholicisme exubérant et la macumba fiévreuse de son Brésil natal y tournoient jusqu’au délire. Les réminiscences de transes, de processions eucharistiques, de carnavals endiablés sont inextricablement mêlées à des évocations bien plus intimes : l’enfance recluse, la fuite d’un mariage forcé avec un prêtre macumba, puis les années d’errance à travers le Monde.
D’un trait sobre, sans artifice, Marilena fait jaillir une cruelle féerie emplie de symboles dans laquelle le sens se dérobe, défie la raison, la sienne en premier, même si, admet-elle «ce sont les gens normaux qui deviennent fous. Mais comme je ne l’ai jamais été, je ne risque rien.»
Très jeune, Marilena Pelosi commence à produire des dessins, dans lesquels le catholicisme exubérant et la macumba fiévreuse de son Brésil natal, tournoient jusqu’au délire. La réminiscence de transes, de processions eucharistiques et de carnavals sont inextricablement mêlés à des évocations bien plus intimes. Installée en France depuis plusieurs décennies, elle continue à produire ces mêmes dessins troublants, faits au stylo à bille, dans lesquels des femmes-poupées sont à la fois bourreaux et victimes. Figurant dans les collections du CNAP, elle entre en 2019 dans celle de BIC (France), et intégre en 2021 les collections du Musée d’art moderne (Pompidou, France). En 2023, nous avons présenté les œuvres de Marilena Pelosi à ARCO Madrid.
Préface : Laurent Danchin
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Marilena Pelosi : manœuvre de désenvoûtement, du 13 février au 14 mars 2009.
Coédité avec les éditions Le livre d’art, 2009.