William Hawkins
William Hawkins a grandi dans une ferme du Kentucky mais c’est dans l’Ohio qu’il a passé la majeure partie de sa vie après avoir fui en 1916 un mariage censé légitimer une grossesse désapprouvée. William Hawkins semble avoir vécu plusieurs vies : dompteur de chevaux, camionneur, proxénète et ferrailleur mais surtout peintre. En effet dans les années 1930 il se met à représenter des animaux et des paysages urbains sur des plaques de Masonite et de contreplaqué à partir de matériaux pauvres, comme des restes de peinture industrielle qu’il étale à l’aide d’une brosse simple. Il utilise fréquemment de la sciure ou des paillettes qu’il mélange à la peinture afin de lui donner de la texture et procède aussi à des collages d’images et d’écrits provenant de magazines ou de livres. Si ses sujets de prédilection sont les animaux et les immeubles, il s’intéresse également aux thèmes religieux et à l’imagerie populaire que lui inspirent les médias de masse. Ses travaux sont aussi surprenants qu’intrigants, chargés de symboles soutenus par une palette de couleurs vives et d’écritures reprenant de façon entêtante son nom, le lieu et date de sa naissance « WILLIAM.L.HAWKINS.BORN.KY.JULY.27.1895 », comme une carte d’identité ou un passeport pour l’ailleurs.
C’est en 1981 que l’artiste Lee Garrett, voisin d’Hawkins découvre son travail et décide d’encourager sa diffusion. Il le présente notamment au galeriste new-yorkais, Roger Ricco, qui représentera Hawkins jusqu’à sa mort en 1990. Sept ans plus tard le Museum of American Folk Art organise une rétrospective de son travail qui fait aujourd’hui partie des grandes collections muséales américaines, notamment celle de l’High Museum ou de l’American Folk Art Museum. William Hawkins est considéré comme l’un des plus grands artistes autodidactes africain-américain de sa génération.