Andrès Fernández
Andrés Fernández a rejoint les artistes de la galerie christian berst art brut en 2023. Par ailleurs, Andrés est membre de l’atelier Debajo del Sombrero depuis octobre 2009. Plateforme de création artistique et de recherche méthodologique, ce collectif a pour objectif la valorisation des œuvres réalisées par des personnes en situation de handicap mental.
Figure émergente de l’art brut espagnol, les œuvres d’Andrés Fernández expriment une fine attention à la cartographie et au langage, deux des façons dont nous, humains, façonnons et représentons le monde. Ces deux modes de notre production de sens occupent souvent les deux versants de la feuille de Fernández, noire dans la plupart des cas.
Les œuvres d’Andrés Fernández expriment une fine attention à la cartographie et au langage, deux des façons dont nous, humains, façonnons et représentons le monde. Ces deux modes de notre production de sens occupent souvent les deux versants de la feuille de Fernández, noire dans la plupart des cas. Quand ce n’est pas le cas, le verso porte le titre très descriptif du recto. Chez lui pas d’horror vacui, mais au contraire un dosage d’encre (blanche le plus souvent, parfois dorée sur les feuilles noires, parfois de couleur sur les feuilles blanches) qui fait tantôt du vide presque sidéral de la feuille un élément actif de la composition, tantôt le recouvre d’une volonté de précision, voire d’exhaustivité – la liste « Formas de salidas » compte par exemple 101 entrées, répandues sur toute la surface de la page ; et, au verso, un plan.
Ce mapping d’espaces, réels ou imaginés, donne ici lieu à des zones couvertes de flèches indiquant tous les azimuts à la fois, sortes de plans de sécurité fantasques ; là, à des profondeurs distordues accompagnées de scénarios ; ailleurs à des visions surplombantes de villes, comme vues à travers des lunettes infrarouge. Ailleurs encore, Fernández fait le relevé de topographies imaginées, à l’air plus sérieux, plus scientifique – l’une d’elles veut, comme la liste aux 101 entrées, tout embrasser d’un coup de stylo, pré-vie et monde étant séparés par le « tunnel de l’accouchement ».
Finalement, à l’exception de silhouettes schématiquement croquées et commentées d’indications prosaïques telles que « La fille mange une pomme », ce sont des espaces alternatifs que construit Fernández, par la forme et le mot. Parfois, il dispose sur la page des objets, les répertoriant comme dans un index : étalées, à plat, posées sur la feuille presque littéralement, ces formes, caractéristiques de l’approche de Fernández, agissent comme des mots vivants.
Andrés Fernández a participé à la 11e édition de la Biennale de Berlin et à la dernière édition de la Biennale de Shanghai. Il a eu des expositions individuelles dans des galeries à Madrid et à Barcelone et des expositions collectives dans des musées tels que MUSAC et MACBA. Son travail fait partie de la collection de musées tels que le CA2M et le MUSAC.