Pietro Ghizzardi :
Il mare e una bella donna da baciare
Du 3 au 25 février 2022, la galerie Maroncelli 12 de Milan consacre une exposition monographique à Pietro Ghizzardi, sous le commissariat de Davide Macchiarini.
Les portraits exposés mettent en lumière les regards et les passions, les douleurs cachées et l’ironie : cet univers féminin par lequel Pietrone est si attiré et rejeté à la fois. “Ses” femmes nous regardent avec des yeux intenses et profonds, toujours grands ouverts qui restent à l’intérieur même quand on cesse de les regarder. Expressionniste par instinct, la peinture de Ghizzardi bouleverse tout concept classique de beauté mais exprime un sentiment donnant à l’œuvre une vitalité particulière. Marginalisé par la société en voie d’industrialisation, Ghizzardi reste lié à la terre qui lui fournit les éléments de sa peinture. Il trouve dans l’art une affirmation de soi et une raison d’exister. L’artiste établit un lien créatif entre le passé et le présent.
Pietro Ghizzardi, attaché à la terre, aux valeurs paysannes, dessine, peint, sculpte, raconte des histoires, chante, joue de l’harmonica. Les figures qu’il représente, à l’expressivité unique, sont pétries de cette culture ancestrale à laquelle Pietro se cramponne à l’heure où domine la rentabilité du rapport temps-production. Né en 1906 dans la province de Mantoue (Italie), issu d’une famille de fermiers, Pietro vit dans la pauvreté. Ses parents, journaliers, sont contraints à de constants déménagements, ce qui, ajouté à la santé fragile de Pietro durant l’enfance, conduit celui-ci à suivre une scolarité irrégulière. Ce n’est qu’en 1931 que les Ghizzardi se sédentarisent à Boretto. La[…]