davood koochaki
un conte persan
Davood Koochaki, est né en 1939 à Rasht, au nord-ouest de l’Iran, non loin de la mer Caspienne que des légendes millénaires tenaces disent peuplée d’êtres hybrides. Dès l’âge de 7 ans, il doit récolter le riz plutôt que d’aller à l’école puis, adolescent, part tenter sa chance à Téhéran, où il mènera en quelque sorte une double vie. Mécanicien automobile le jour - il finira par ouvrir son propre garage -, la nuit il s’adonne à une existence dissolue, boit à outrance et, bien qu’étant illettré, fréquente des intellectuels et ne se cache pas, aussi bien avant qu’après la révolution islamique, de ses sympathies gauchistes.
Celui qui se mariera et deviendra père de quatre enfants est décrit par ses proches comme une personnalité complexe, d’une franchise et d’une obstination désarmantes. Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans qu’il se met subitement à dessiner ses personnages énigmatiques dont il affine au fil du temps la technique, proche de la hachure croisée, tout en en augmentant les formats. C’est comme si, soudain, il se libérait des fantômes de son passé. Démoniaques, difformes, chimériques, tous paraissent voilés, tandis que seul un regard, un rictus et, plus souvent un sexe les rendent tangibles, incarnés, dévoilés. « J’essaie pourtant de dessiner à la perfection, mais voici ce qui en sort » admet-il, perplexe. Ses œuvres qui, jusqu’à très récemment, ne lui ont attiré que les railleries, ne manquent pas d’évoquer « ces floraisons de haut enfièvrement, totalement et intensément vécues par leurs auteurs », ainsi qu’aurait pu les décrire Dubuffet. Au point qu’il faille, comme dans un conte persan, en voiler un peu le sens pour ne pas mettre l’âme à nu.
Un catalogue bilingue de 100 pages est publié avec un texte de Jacques Bral, scénariste, réalisateur et producteur né à Téhéran.
Davood Koochaki est né en 1939 au Nord de l’Iran dans une région rizicole. Sa famille, très pauvre, travaillait les champs d’un propriétaire terrien et le jeune Davood dut commencer à récolter le riz dès l’âge de sept ans. Il apprit donc à lire et à écrire par lui-même. À 13 ans, il quitta sa famille dans l’espoir d’une vie meilleure à Téhéran. Il entra comme apprenti dans un atelier de réparations de voiture et apprit le métier de mécanicien. A 24 ans, il ouvrit son propre garage. Il se maria la même année et devint père de quatre enfants. S’il a commencé à dessiner à la quarantaine, c’est après sa retraite à 60 ans qu’il s’est adonné au dessin de façon plus sérieuse et régulière, sur de[…]
Préface : Jacques Bral
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Davood Koochaki : un conte persan, du 19 mars au 20 avril 2013.
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