christian berstart brut
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C’est un délicieux vertige pour un amateur d’art que de découvrir un ensemble « d’œuvres » dont le sens et la nature restent aussi impénétrables que le mystère autour de leur auteur semble épais. C’est une fête pour les sens et pour l’esprit que de se laisser mener par le seul jeu des indices et la cohorte de ses propres références pour tenter de saisir ce qui se joue là. Il est question d’avancer avec l’énigme pour unique boussole, sachant d’emblée que l’entreprise n’aboutira à aucune certitude.

Paradoxalement, une fois débarrassés de l’habituel brouillage paratextuel et du très convenu carcan contextuel, l’on peut alors espérer s’approcher de la vérité d’une œuvre. Dans sa nudité, pourrait-on dire.

Voilà donc, surgies de malles acquises dans une brocante, plus de quatre cents couvertures de livres pour enfant étrangement transfigurées : les titres, noms d’auteurs et d’éditeurs ont été sommairement biffés au stylo à bille ; des collages de silhouettes découpées de mannequins de mode féminine — manifestement prélevées dans des catalogues des années 50 et 60 — oblitèrent pour partie les illustrations originelles des couvertures ; mais le plus frappant reste cette ligne tracée du même stylo à bille bleu et s’échappant des commissures des lèvres des mannequins pour finir dans leurs mains en un tombé aussi gracieux que cérémoniel.

Comment ne pas être décontenancé par cet Unheimliche — cette inquiétante étrangeté provoquée par la rencontre de deux mondes, celui de l’enfance, nimbé d’une sereine candeur, et celui d’une obsession adulte, troublée et troublante par sa réitération hallucinatoire. La tension qui résulte de cette dualité ne semble d’ailleurs pas fortuite tant on discerne çà et là les subtils accords chromatiques ou narratifs qui s’y conjuguent. Quel objectif poursuivait donc celle ou celui que nous appelons — par analogie à la mythologie du fil conducteur — « Ariane » ? S’agit-il d’une tentative de réparation ? D’un exercice de dépassement de traumas enfouis ? Quelle sourde violence cachent ces icônes doucereuses d’une féminité surannée, ces métaphores d’une enfance outragée, ces textes annihilés, ces fils bleus comme des mors et des rênes dont s’entravent elles-mêmes ces femmes ?

Ces chromos existentiels sont des allégories si puissantes que la question de savoir si nous sommes en présence d’une œuvre d’art est plus que facultative. Elle est déplacée, même, si l’on en juge par leur capacité supérieure à nous (é)mouvoir.

Avec la participation de : Sophie Calle, Sophie Fontanel, Laurent Goumarre, Nancy Huston, Charlotte Laubard, Catherine Millet, Dominique Païni, Fabienne Radi et Jeanne Vicerial.

Les sept vies d’Ariane - © christian berst — art brut
Les sept vies d’Ariane - © christian berst — art brut
Les sept vies d’Ariane - © christian berst — art brut
Les sept vies d’Ariane - © christian berst — art brut
Œuvres
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Ariane (anonyme) sans titre
24 x 31 cm
Ariane (anonyme) sans titre
15.1 x 19.6 cm
Ariane (anonyme) sans titre
22.2 x 31 cm
Ariane (anonyme) sans titre
15.3 x 19.6 cm
Ariane (anonyme) sans titre
14.8 x 19.3 cm
Artiste
Ariane (anonyme)
Ariane (anonyme) - © christian berst — art brut

Voilà donc, surgies de malles acquises dans une brocante, plus de quatre cents couvertures de livres pour enfants étrangement transfigurées : les titres, noms d’auteurs et d’éditeurs ont été sommairement biffés au stylo à bille ; des collages de silhouettes découpées de mannequins de mode féminine — manifestement prélevées dans des catalogues des années 50 et 60 — oblitèrent pour partie les illustrations originelles des couvertures ; mais le plus frappant reste cette ligne tracée du même stylo à bille bleu et s’échappant des commissures des lèvres des mannequins pour finir dans leurs mains en un tombé aussi gracieux que cérémoniel.

Catalogue
les sept vies d’Ariane
les sept vies d’Ariane - © christian berst — art brut

catalogue publié à l’occasion de l’exposition
les sept vies d’Ariane
du 11 avril au 11 mai 2024
avant-propos : christian berst
préface : manuel anceau

Avec la participation de : Sophie Calle, Sophie Fontanel, Laurent Goumarre, Nancy Huston, Charlotte Laubard, Catherine Millet, Dominique Païni, Fabienne Radi et Jeanne Vicerial.

Pour commander le catalogue : cliquez ici

Revue de presse
Ariane, ma sœur…
Damien Aubel, Transfuge. Le 24 avril 2024.
christian berst art brut présente une double expositon
Photos : Michaël Huard, Saywho. Le 16 avril 2024.
Les sept vies d’Ariane

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