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José Gabriel Mendoza (1936-2010) et John Ricardo Cunningham (1918-1991) comptaient parmi les derniers patients dont l’illustre psychiatre péruvien Honorio Delgado a collectionné les gouaches dans les années 1960, au sein de l’Hôpital psychiatrique Larco Herrera, à Lima. Si les œuvres de Cunningham ont déjà été présentées à la galerie en 2018, c’est la première fois que celles de Mendoza sont dévoilées au public. Ce dernier aura donc les honneurs de la galerie principale, tandis que du premier nous présenterons des œuvres inédites dans le Bridge.

C’est donc grâce au Professeur Delgado que nous nous sommes mis en quête, plus d’un demi-siècle plus tard, des travaux de ces artistes. Les œuvres conservées par leurs familles respectives que nous avons le plaisir d’exposer forment ainsi le témoignage vibrant de pulsions créatrices nées dans l’univers asilaire de ce temps-là. Tandis que Honorio Delgado appréciait ces productions artistiques sous le prisme de la psychopathologie de l’expression, nous nous attacherons, quant à nous, à faire résonner haut et fort ces « paroles de muets », pour paraphraser le titre du célèbre recueil de contes de l’écrivain péruvien Julio Ramón Ribeyro.

Œuvres
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José Gabriel Mendoza Alvarado galeria del cuento, 1970
36 x 28 cm
José Gabriel Mendoza Alvarado sans titre, 1973
32.6 x 25 cm
José Gabriel Mendoza Alvarado mujer, 1977
25 x 32.6 cm
John Ricardo Cunningham sans titre, 1969
34 x 21.8 cm
John Ricardo Cunningham sans titre, 1969
34.2 x 21.8 cm
John Ricardo Cunningham sans titre, 1969
34.2 x 22 cm
sans titre - © christian berst — art brut
John Ricardo Cunningham sans titre, 1969
34 x 22 cm
Artistes
José Gabriel Mendoza Alvarado - © christian berst — art brut

José Gabriel Mendoza Alvarado

José Gabriel Mendoza (1936-2010), comptait parmi les derniers patients dont l’illustre psychiatre péruvien Honorio Delgado a collectionné les œuvres dans les années 1960. Originaire de la région de Callao (Pérou), cet aîné d’une fratrie de huit enfants, une fois obtenu son diplôme de comptable, manifesta dès ses 19 ans des signes d’une schizophrénie aiguë qui le conduisit à l’internement pour le restant de ses jours. Et c’est là que le miracle se produisit. Dans la réclusion protectrice de l’asile, encouragé par un Professeur Delgado attentif et bienveillant, il se mit alors inlassablement à créer des centaines de gouaches d’un expressionnisme fiévreux et exalté.

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portrait - © christian berst — art brut

John Ricardo Cunningham

John Ricardo Cunningham est l’un des derniers patients à avoir été collectionné par le célèbre psychiatre Honorio Delgado à Lima. Interné pendant 32 ans il a entrepris une sorte de cartographie géopolitique du monde où les instances de pouvoir deviennent, par métaphore, des hommes coiffés et austères, des oiseaux aux ailes battantes ou des rats tenant des cannes… Ses gouaches narratives mais elliptiques semblent nous prendre à témoin sur l’état du monde. Présenté pour la première fois en 2018 par la galerie, son oeuvre est déjà présente dans la Pinacothèque d’Hervé Lancelin au Luxembourg ou dans la collection Treger Saint-Silvestre au Portugal.

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José Gabriel Mendoza & John Ricardo Cunningham

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