henriette zéphir
une femme sous influence
Henriette Zéphir, née en 1920, s’adonne depuis un demi-siècle à «l’occulte», comme elle dit. Découverte par Jean Dubuffet - qui l’exposa en 1967 au musée des Arts décoratifs, à Paris, et lui consacra un texte - Mme Zéphir ne consentit jamais à céder ses œuvres, jusqu’à ce que ses « guides » l’incitent récemment à en diffuser les énergies positives.
Les créateurs médiumniques qui, par le passé, pouvaient se trouver en grand nombre dans les collections d’art brut, sont devenus aussi rares que précieux. Comme, avant elle, Fernand Desmoulin, Augustin Lesage, Madge Gill et bien d’autres, Henriette Zéphir nous pose l’éternelle question du sens de cette création ; surtout lorsque celle-ci n’est pas destinée à être « art » mais plutôt à nous révéler une part méconnue d’un « ailleurs » … qui pourrait bien se trouver en chacun de nous. En outre, lorsque ces auteurs déclarent n’être que les instruments de puissances tutélaires, ils ne relativisent pas simplement la paternité de leur création, mais semblent plutôt faire écho à ce même Dubuffet qui affirmait à propos de l’art que « ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle ».
La rétrospective que nous consacrons à cette femme sous influence - en soulignant la puissance, la générosité et la beauté de ses méandres énergétiques - vous invite à fréquenter cet ailleurs capable de vous faire cheminer en vous-mêmes.
Projection du film de Mario del Curto avec la participation d’Alain Bouillet.
Henriette Zéphir, artiste médiumnique française, s’est consacrée entièrement, et ce pendant un demi-siècle, à « son guide » intérieur, pour lequel elle n’a cessé de créer. Ses dessins captivent dans leur composition globale singulière mais aussi dans la force du détail. À mi-chemin entre le pointillisme, l’abstraction géométrique et le fauvisme, son œuvre témoigne d’un modernisme éclairé. Découverte par Jean Dubuffet, elle fut présentée, dès 1967, dans l’exposition historique d’art brut au Musée des Art Décoratifs. Aujourd’hui, son œuvre fait partie de la collection du musée d’art moderne (pompidou) et des plus grandes collections d’art brut au monde, comme celle d’Arnulf Rainer, tandis que la galerie lui consacrait une monographie en 2010.
Préface : Alain Bouillet
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Henriette Zéphir : une femme sous influence, du 4 février au 5 mars 2011.
Co édité avec les éditions Le livre d’art, 2010.