giovanni bosco
dottore di tutto
Né en 1948, le sicilien Giovanni Bosco - d’abord berger puis ouvrier dans une carrière de marbre - sombra dans la psychose à la suite de l’assassinat de deux de ses frères. L’institution psychiatrique et la prison à laquelle il fut condamné un an à la suite, semble-t-il, d’un vol de bétail, ne lui ôtèrent ni son sourire désarmant, ni la propension à transformer son existence démunie en un acte de poésie pure.
A Castellamare del Golfo, ses journées furent alors rythmées par les chansons populaires napolitaines et les peintures d’une inventivité rare qu’il exécutait sur les murs de sa ville ou sur des matériaux de fortune. Corps démembrés ou « surmembrés », serpenteaux et homoncules, cœurs céphaliques, mots et signes scandés dans l’intervalle du dessin, tel est l’alphabet pictural de Giovanni Bosco. Lorsque son génie est enfin reconnu, il est emporté par un cancer en 2009.
Depuis, des historiens de l’art et autres spécialistes de l’art brut lui ont consacré des journées d’études et des analyses. Un film retraçant les derniers mois de sa vie a été produit par des étudiants qui furent parmi ses derniers véritables amis, tandis qu’un projet de restauration et de conservation de ses fresques est à l’étude. Alors qu’à la Collection de l’art brut, à Lausanne, une exposition est en préparation, nous sommes heureux de pouvoir proposer un ensemble représentatif des joyaux de celui qui se disait dottore di tutto et qui, lesté de tous les malheurs, avait trouvé dans l’art un remède absolu.
Le film (30’) de Salvatore Bongiorno consacré à Giovanni Bosco, sera projeté en présence du réalisateur et suivi d’une discussion avec Boris Piot et Jean-Louis Lanoux.
Les journées du sicilien Giovanni Bosco furent rythmées par des chansons populaires napolitaines et des peintures d’une inventivité rare qu’il exécutait sur les murs de sa ville ou sur des matériaux de fortune : corps démembrés ou “surmembrés”, serpenteaux et homoncules, coeurs céphaliques, mots et signes scandés dans l’intervalle du dessin. Inventeur d’un langage plastique sans pareil, l’artiste fait aujourd’hui partie de prestigieuses collections dont celles d’Antoine de Galbert, abcd/Bruno Decharme (France), Treger-Saint Silvestre (Portugal) et Amr Shaker (Suisse).
Préfaces : Eva Di Stefano, Jean-louis Lanoux
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Giovanni Bosco : dottore di tutto, du 18 mars au 19 avril 2011.