joseph barbiero
au-dessus du volcan
Joseph Barbiero, né en 1901 près de Padoue, se blottit au creux des volcans d’Auvergne en 1923 après avoir fui l’Italie mussolinienne. Il exerce jusqu’en 1965 le métier de maçon, usant de la pierre de Volvic, notamment dans la restauration d’églises locales.
Il s’y frotta tant, à cette pierre volcanique, qu’il lui vint l’idée, sous les assauts de son burin, de lui faire raconter d’autres histoires. Des histoires qu’il ne soupçonnait sans doute pas lui-même, certaines surgies de sa Vénétie natale comme ces Casanovas pétrifiés, d’autres qui empruntent au vocabulaire formel des gargouilles ou d’autres encore qui paraissent convoquer des divinités païennes oubliées. Plus tard, ses forces déclinant, c’est par le dessin que Joseph poursuivit sa fervente célébration de la vie, simple et joyeuse. En un mot : élémentaire. La pierre incarnant l’immuabilité, le dessin le mouvement, mais tous deux parcourus d’une vigueur éperdue. Les sculptures symbolisant les bornes d’un territoire possible pour l’exilé qu’il demeurait, le dessin mimant en dansant la vie qui s’éloigne en bourgeonnant une dernière fois.
En 1992, au moment où il prit congé avec les vicissitudes terrestres, on se plaît à l’imaginer s’exclamant encore - ainsi qu’il le faisait lorsqu’une pierre lui résistait - « c’est une bleue, celle-là ! ». Cette exposition, dans laquelle le dessin fait écho à la sculpture, est la première d’une telle ampleur consacrée à cet « homme du commun » de génie dont les œuvres figurent déjà dans d’importants musées, comme celui du LaM ou de Lausanne.
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Préface : Jean-Louis Lanoux
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Joseph Barbiero : au-dessus du volcan, du 29 avril au 5 juin 2011.
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