Joseph Barbiero
j
Dans son garage du Puy-de-Dôme, Joseph Barbiéro a taillé dans la pierre volcanique d’inimitables sculptures, souvent des visages, sympathiques ou inquiétants, à l’exécution fruste, au trait rustre. Cette œuvre saisissante d’authenticité, issue de la pierre, de la terre, à la matière non policée est chargée d’une singulière force expressive et suggestive.
Né à Trebaseleghe (Italie) en 1901, Joseph fuit l’arrivée au pouvoir de Mussolini et se réfugie en Auvergne, à Beaumont, où il exerce le métier de maçon. Il est amené à restaurer Notre-Dame-du-Port ainsi que la cathédrale de Clermont-Ferrand. Comme nombre de créateurs bruts, c’est à l’âge de la retraite que son inventivité prend son essor : entre deux coups de bêches dans son potager (il aime cultiver les salades violettes qu’il donne à l’envie), il taille, chantonne et boit du vino rosso dans son garage. Mais c’est aussi au dessin qu’il se livre, à l’aide d’une mine de plomb, il recouvre des cartons de boites de biscottes, souvent recto-verso.
Joseph a 84 ans lorsqu’il expose pour la première fois… Depuis, ses créations figurent dans les plus importantes collections d’art brut au monde dont celle de Lausanne.
Préface : Stéphane Corréard
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Soit 10 ans : états intérieurs, du 12 septembre au 10 octobre 2015.