Anselme Boix Vives
De sa jeunesse de berger catalan, Anselme Boix-Vives a gardé le souvenir flamboyant de la nature. Venu s’installer en France à l’âge de 18 ans, il y exerce divers métiers avant d’ouvrir un commerce de fruits et légumes à Moûtiers en 1926.
Son comportement quelquefois excentrique provoque les moqueries de ses voisins. Au milieu des années 1950, il entame un projet utopique qu’il portera toute sa vie, un « plan de paix mondiale », pour sauver la planète, adressé au général de Gaulle, à la reine d’Angleterre et au pape, qui jamais ne lui répondront.
En 1962, à la mort de sa femme, il arrête son commerce et se consacre à la peinture. Durant sept années, il produira plus de 2 000 œuvres toutes en couleurs, flamboyantes, où évoluent dans une jungle au trait fruste, rois, reines, concierges, stars du cinéma, etc. Tous ont en commun un regard d’une rare expressivité, inquiétant, qui nous interpelle avec insistance, qui nous interdit l’indifférence, le silence. Puis, leur sourire, si singulier, presque grinçant, qui laisse apparaître les dents, achève de nous figer, de nous méduser face à la force suggestive de cette œuvre.
Cette création fascinante et frénétique qui suscita l’admiration d’André Breton - en 1963, il choisit l’une de ces peintures pour la couverture du magazine La Brèche, Action surréaliste- comme celle de Jean Dubuffet, figure dans de nombreuses collections d’art brut et a donné lieu à plusieurs monographies.
En 2023, une exposition est dédiée aux œuvres d’Anselme Boix-Vives au Musée d’Art Brut de Montpellier.
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Rentrée hors-les-normes : découvertes et nouvelles acquisitions 2010, du 16 septembre au 16 octobre 2010.
Coédité avec les éditions Le livre d’art, 2010.
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