Salo V
Salon du Dessin Erotique
Ce salon né en 2013 dans une fabrique de charcuterie du 93 s’infiltre cette année dans la galerie Episodique, non loin de la République, la place des résistances.
L’érotisme est politique. Il n’est pas lié aux bonnes mœurs ; il n’est ni poli ni révérencieux. Comme l’évoquait déjà le bon docteur Freud avant Marcel Duchamp : l’éros c’est la vie, mais pas que. Les premiers hommes et les premières femmes dessinèrent sur les murs des cavernes et le dessin dessert mille plateaux connexes : formes sgnifiantes des enfants abusés, virtuose des beaux-arts, graffitis des toilettes, caricature courageuse ou prisonnier qui grave sa belle et sur le mur éjacule.
L’érotisme a sa trajectoire parallèle et singulière, interdite en façade par les religions et les partis conservateurs : Sade, Verlaine, Aragon, Bataille, Guyotat et tant d’autres en ont fait les frais.
Il faut imaginer l’érotisme sans dieu pour avoir une idée de ce que pourrait la liberté d’être sans honte, sans culpabilité, sans faute. Mais plutôt avec : polygamie, érotomanie, nymphomanie, sexomanie, sadomanie, masomanie, libertémanie, ainsi se répartiraient les nouveaux statuts sociaux et de nouvelles grilles salariales conventionnées : un cunnilingus serait évalué en points retraites, des formations aux caresses proposées par l’Education Nationale et la prostitution réglementée par les services d’un Ministère de l’Erotisme et de la Communication, bon nombre de nos élus ont prouvé qu’ils seraient à même de s’en occuper.
Ce salon présente de multiples versions d’un imaginaire érotique foisonnant et libérateur.
Comme les années précédentes, plus de femmes artistes sont présentes avec des positions très variées, ce qui peut paraître surprenant tant dans le quotidien les hommes semblent verbalement plus expansifs en ce domaine.
Avec ces ouvertures et l’été qui vient, seront exposés en plus des dessins quelques peintures suggestives, sculptures lascives, photographies aiguisées et performances d’esthètes.
Comme le filmait la cinéaste Judith Cahen : « La révolution sexuelle n’a pas eu lieu », mais ce Salo là regorge de propositions pour la faire advenir.