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I Saw the Earth Like a Broken Egg emprunte son titre à une peinture d’Howard Finster, dans laquelle l’artiste imagine le monde brisé et irréparable, fissuré par la folie de l’homme moderne, « essayant des choses qui ne marcheront pas. » Sous le commissariat de Sam Parker, l’exposition examine la relation de plus en plus nuancée entre les artistes et le monde naturel.

Sam Parker a sélectionné des œuvres d’artistes qui ré-imaginent l’imagerie naturelle de manière inattendue. Travaillant avec une grande variété de médias, ces artistes incorporent des éléments organiques dans des compositions qui sont à la fois ludiques, provocantes et énigmatiques.

Dans ses peintures, Fred Reichman a puisé une grande partie de ses sujets dans le monde intime et insulaire qui l’entoure : femme, enfants, chien, chat, et l’agencement fortuit d’humbles possessions. Le chat au tuyau d’arrosage représente une silhouette féline subtilement rendue, entourée par la ligne libre d’un tuyau d’arrosage bleu vif. Champion de l’art figuratif, Reichman est resté fidèle aux traditions de la peinture de paysages et de natures mortes, tout en créant des œuvres innovantes aux perspectives irrévérencieuses.

Les dessins satiriques de Philip Garner reflètent un désir d’adapter la nature aux besoins de l’homme. Il met en contraste notre société obsédée par la commodité avec la poésie de la nature, et les résultats sont délicieusement absurdes. Dans TV Palm, Garner envisage une application commerciale pour les palmiers, tandis que dans Unitrans Global Multiway, il imagine un monde uni en parfaite harmonie via deux systèmes monorail massifs.

Les tournesols éthérés de Charles Steffen représentent une relation plus directe entre l’humanité et le monde naturel. Ses figures, des êtres à la fois humains et végétaux, font peut-être allusion à l’avenir incertain de la flore sur Terre : pour survivre, les deux doivent fusionner.

La sculpture Resting Bird de Justin Hodges représente un palmier bananier artificiel berçant un petit moniteur, qui joue une vidéo manipulée d’un oiseau nicheur. Son travail remet en question la tendance humaine à imiter la nature tout en occultant notre propre intégration dans les systèmes naturels.

Blue Stones, un petit travail sur papier de la surréaliste franco-mexicaine Alice Rahon, représente des pierres qui ont été remplies par un travail au trait abstrait qui se situe quelque part entre l’automatisme et les hiéroglyphes. L’œuvre Like Saying a Pond is My Brain d’Ellie Hunter inverse la relation de Rahon entre le contenant et le contenu. Alors que Rahon utilise les silhouettes des pierres pour contenir ses dessins, Hunter utilise un filet fin pour contenir une collection de pierres soigneusement sélectionnées sur des plages de Californie. Le filet gazeux voile ces pierres, et les suspend dans des arrangements aérés.

Chaque artiste de I Saw the Earth Like a Broken Egg occupe une position unique dans la communauté artistique au sens large. L’exposition comprend des œuvres de ceux qui n’ont jamais été exposés dans un contexte commercial auparavant, ainsi que celles qui font partie de collections muséales importantes. Conformément à la vocation de la galerie pour l’art brut, l’exposition présente des « personnes indemnes de la culture artistique », ainsi que des artistes qui sont très « sur la scène ».

L’exposition comprend des œuvres de Georgia Blizzard, Thornton Dial, Howard Finster, Philip Garner, Graham Hamilton, Drew Heitzler, Justin Hodges, Ellie Hunter, Alice Rahon, Fred Reichman, Emily Ludwig Shaffer, Charles Steffen, Walker Tate et Anna Zemankova.

Artistes
portrait - © NOMA New Orlean Museum of Art, christian berst — art brut

Thornton Sr. Dial

Thornton Dial Sr., est né à Emmel, dans l’Alabama, en 1928. Pendant environ 30 ans, il travailla par intermittence à l’usine Pullman Standard, spécialisée dans la fabrication de wagons de chemin de fer. Dial vit à Bessemer, Alabama, où, patriarche d’un clan d’artistes, il est un peintre et sculpteur accompli. Toute l’œuvre de Dial est le fruit de l’exploration inlassable de son expérience personnelle et des événements de notre temps. Son utilisation de matériaux - clôtures, os de vache, tiges de maïs, ferraille, fragments de poterie, vasques, vêtements, peluches, cordes, tapis, et des combinaisons inhabituelles de peintures et de teintures – donne à son travail un tour parfois brut, parfois[…]

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anna zemankova - © christian berst — art brut

Anna Zemánková

C’est dès le début des années 60 que cette humble Moravienne se mit à produire un œuvre auquel sa condition ne l’avait pas préparée, répondant de façon saisissante à des injonctions venues des tréfonds. Ainsi, à l’heure où les démons de la nuit se disputaient encore les irisations séminales de l’aube, elle cueillait en pensée des fleurs étranges pour les faire saillir du papier. Anna Zemánková est une figure déjà consacrée de l’art brut, au point qu’elle fut honorée en 2013 à la Biennale de Venise avant qu’un ensemble important de ses œuvres rejoigne les collections du Centre Pompidou, puis les collections du Boston Museum of Fine Arts en 2020. En 2024, ses œuvres sont présentées pour la seconde fois à la Biennale de Venise sous le commissariat d’Adriano Pedrosa.

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Revue de presse
Coming To Terms With Nature Through Outsider Art
Yelena Perlin , The Last Magazine. Le 31 août 2015.
I Saw the Earth Like a Broken Egg

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