Misleidys Castillo Pedroso
Fuerza Cubana
Karen Wong, du New Museum de New York, évoque au sujet de l’œuvre de Misleidys Castillo Pedroso aussi bien la problématique du genre que la parenté formelle de celle-ci avec celle de Clemente. Mais plutôt que de nous renseigner sur l’intention réelle de Misleidys, cette analyse met en lumière la question de la réception, centrale lorsqu’il s’agit d’évoquer des œuvres d’art brut.
Dans le cas de Misleidys, le peu que nous sachions est qu’elle née en 1985 non loin de la Havane, avec un déficit auditif sévère, et que son père quitte le foyer alors qu’elle est encore une toute jeune enfant. La petite fille présentant un retard dans son développement, sa mère la place à cinq ans dans une institution spécialisée. Mais à mesure que les symptômes de l’autisme se précisent, elle doit la quitter. Elle vit alors chez elle, dans un isolement social total, avant de commencer, un jour, à peindre puis découper des silhouettes de bodybuildeurs - parfois plus grands que nature - bientôt rejoints par des faunes, des démons, des organes, dont certains en coupe partielle. Cette peuplade finit par orner toutes les pièces de la maison. Les languettes de scotch brun avec lesquels ils sont fixés sur les murs leur conférant comme une auréole surnaturelle.
Son entourage prétend que Misleidys présente d’exceptionnelles capacités de voyance et de clairvoyance, héritage de sa mère, et qu’il n’est pas rare qu’elle soit surprise en train de « converser » par geste avec ses œuvres. Signe que celles-ci sont détentrices d’un pouvoir qui dépasse la seule fascination qu’elles exercent sur le regardeur.
cabinet de curiosités : Daldo Marte