sebastián ferreira :
megalopolis
La galerie consacre pour la première fois une exposition monographique ainsi qu’un catalogue à l’artiste brut contemporain Sebastián Ferreira.
Découvert par la galerie, ce jeune artiste paraguayen dessine des villes imaginaires à la mine graphite sur papier. L’exposition megalopolis traduit la concentration urbaine des villes dont Sebastián Ferreira s’inspire. Ses villes ne sont pas reliées entre elles, mais enchevêtrées pour n’en former qu’une, étendue à l’infini.
Sebastián Ferreira, né en 1981 à Asunción, au Paraguay, dessine depuis plus de vingt ans des villes hybridées et, alternativement, des enchevêtrements de bus. Il se rêvait architecte, mais les troubles psychotiques dont il est atteint l’ont conduit et développer d’autres aptitudes. Plus de 400 œuvres sont ainsi nées ; concevoir des territoires hospitaliers, bâtir des cités idéales, cartographier des pays fantasmatiques, sont autant de gestes naturels qui lui permettent de se situer, d’être au monde, à son monde.
Sebastián Ferreira couvre le papier blanc de structures urbaines, une synthèse de villes parmi lesquelles Buenos Aires, Grenade et Cordoue. Internet est un autre point de contact privilégié avec le monde extérieur : il y trouve les nombreuses images qui alimentent sa création, ainsi que les pages de magazine et les images de cartes postales. Cette collection d’images digitales – d’où sont tirés les bâtiments réels que Ferreira inclut parfois à ses villes imaginées – ainsi que les éléments urbains que sont routes, feux de circulation et autobus polarisent une fascination
dense, insatiable et généreuse.
Le samedi 24 juin à 17h, la galerie organise un concert : Chloé Mons joue Cadavre grand m’a raconté, recueil de textes rassemblés par Ivar Ch’vavar, cela avec la complicité du guitariste Yan Péchin. Pour plus d’informations, cliquez ici.
Ramiro Sebastián Ferreira Martinez de la Pera, dit « Seba », né à Asunción (Paraguay) en 1981, reçoit à l’âge de 15 ans le diagnostic de sa schizophrénie paranoïde. Son rêve précoce d’une carrière d’architecte devient dès lors irréalisable. La production graphique, qui l’occupait déjà enfant, devient alors l’un des seuls ponts entre son imagination féconde et un monde dont il fait l’expérience depuis l’intérieur de sa chambre, isolé. Plus de 400 œuvres sont ainsi nées, soigneusement ordonnancées, invisibles par d’autres que lui tant qu’elles ne sont pas terminées. La galerie lui consacre sa première exposition monographique.
Texte : Christophe Le Gac
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition sebastián ferreira : megalopolis, du 15 juin au 16 juillet 2023.