Boris Santamaria
Né en 1971 à La Havane, Boris est un descendant d’une des plus grandes familles de la Révolution cubaine d’avant 1959 : Los Santamaría. Sa tante Haydee Santamaría a été l’une des trois femmes les plus importantes de la révolution, héroïne de l’attaque de la caserne de Moncada menée par un groupe révolutionnaire dirigé par Fidel Castro, directrice de la Maison des Amériques, et ce jusqu’à son suicide.
Son prénom, Boris, lui fut donné en mémoire du martyr de la révolution, Boris Luís Santa Coloma, qui fut le compagnon de sa tante lors des combats clandestins. Il fut brutalement torturé, puis tué par l’armée de la police de Fulgencio Batista.
Ses parents, fortement impliqués dans les activités de la Révolution, n’ont pu l’éduquer de manière stable et suivie, ce faisant l’adolescent décide de quitter le domicile parental et se rallie à des groupes indépendants libres comme les Free Kids. Ces appartenances lui firent mener une existence dont les contours se situent entre le mouvement punk / rock et la vie de paria. Le dénigrement social qui a suivi a eu pour conséquence de le mettre dans un état de stress permanent qu’il a tenté de calmer par la consommation de nombreuses drogues et médicaments, et à cause desquels il a contracté certaines maladies contagieuses telles que le VIH. A cette même époque, il entretient une relation avec une femme plus âgée que lui, qui lui offrit un peu de stabilité mais cela ne dura malheureusement pas.
Au fil des années, il est devenu le mendiant qui dormait sur les bancs des hôpitaux, des arrêts de bus et autres lieux publics de la ville. Néanmoins stimulé, il a commencé depuis 2008 une série de dessins sur papier qui expriment clairement, à travers les visages d’hommes, de femmes et d’enfants, toutes ses angoisses et son inadaptation mentale, comme le résultat d’une vie précaire plein de conflits et d’excès.