Louis Soutter
Né en Suisse dans une famille aisée, Louis Soutter poursuit de brillantes études d’ingénieur et d’architecte. Il peint également et pratique le violon. En 1897, Soutter s’installe aux Etats-Unis où il est nommé directeur du département d’art et de design au Colorado College. Mais en 1903, gravement dépressif, il abandonne famille et carrière pour revenir s’installer en Suisse et commence une carrière musicale. Vingt ans plus tard, à 52 ans, devenu indigent, il est interné dans un hospice pour vieillard, dans le canton de Vaud, où il passe les 20 dernières années de sa vie. C’est là que sa production artistique, jusqu’ici relativement académique, change du tout au tout. Avec des moyens rudimentaires, , il peint alors « au doigt » des œuvres intimes, qui ne s’adressent plus qu’à lui-même, semble-t-il, dans le secret de cahiers d’écolier accumulés dans sa chambre d’asile — et que le personnel utilise parfois pour allumer le poêle. Il produit des figures « noires » autour de thèmes bibliques ou dantesques qui se fondent progressivement dans des formes épurées, énigmatiques, réduites à leur seule trace.
Son cousin Le Corbusier le soutient et l’encourage tandis que Jean Dubuffet le découvre en 1945 grâce à l’écrivain Jean Giono. Ces oeuvres figurent aujourd’hui dans les plus grandes collections, tant publiques que privées.