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La galerie a prêté deux oeuvres de Jean Perdrizet au Palais de Tokyo pour son exposition Le Bord des Mondes.

Peut-on faire des œuvres qui ne soient pas « d’art »? C’est en s’interrogeant avec Duchamp sur l’essence de la création et ses territoires que le Palais de Tokyo explore les mondes interstitiels, à la lisière de l’art, de la création et de l’invention. L’exposition Le Bord des mondes invite à un voyage aux confins de la création, en révélant les prodigieuses recherches et inventions de visionnaires au-delà du territoire traditionnel de l’art.

L’exposition invite à emprunter des sentiers interdits et à chevaucher sur la faille qui habituellement sépare la création artistique et l’invention créative. A la lisière de l’art et de l’invention, l’exposition fait voler en éclats les frontières entre les mondes, entre territoire artistique identifié et mondes parallèles absents du système de l’art, en explorant le fécond précipice qui peut les unir. Questionnant les fondements d’une modernité qui rationalise, cloisonne les savoirs et les pratiques en excluant des gestes et des idées inclassables, l’exposition s’intéresse aux recherches originales et surprenantes.

Une trentaine de créateurs, pour la plupart extérieurs au champ de l’art, y déploient leurs visions et idées, qui par leur profondeur et leur beauté pourraient pourtant y appartenir. Ni « outsiders », ni « naïfs », pas plus qu’« hors-normes », ces esprits affranchis explorent des formes inconnues et rafraîchissent notre regard, au-delà des canons et des disciplines. Ce sont autant d’histoires, qui, par leur originalité et leur inventivité, renouvèlent l’attention sur les zones mystérieuses de la création, dans son expression la plus audacieuse. Ici prévaut l’expérience, la réinvention, le dépassement des clivages.

Artistes
Jean Perdrizet - © christian berst — art brut

Jean Perdrizet

Cet ancien adjoint des ponts-et-chaussées, devenu « inventeur », a fasciné tous les scientifiques qu’il a rencontrés. Sans relâche, il a voulu éveiller les consciences en outrepassant les limites de la raison. Les plans de ses inventions qu’il adressait aux plus hautes instances scientifiques, comme la NASA, le CNRS ou le comité Nobel, sont autant d’invitations à reconsidérer les possibilités de la physique, en nous donnant les codes d’un ailleurs. Celui à qui nous avons consacré une importante monographie est aujourd’hui présent dans d’éminentes collections parmi lesquelles le Mnam-Centre Pompidou (France), la collection de l’art brut (Lausanne), le LaM (France), la Pinacothèque Hervé Lancelin (Luxembourg) ou celle d’Antoine de Galbert (France).

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george widener - © christian berst — art brut

George Widener

Ancien technicien de l’US Air Force, dépressif chronique et asocial, c’est vers la trentaine qu’on lui décèle le syndrome d’Asperger. Celui-ci se caractérise, chez lui, par une mémoire eidétique qui lui permet de faire resurgir dans ses œuvres quantité de données, notamment chiffrées, relatives à ses sujets de prédilection. Le temps, les carrés magiques, le Titanic, les mégalopoles fictives figurent parmi les thèmes récurrents de ses dessins. Présent, entre autres, dans les collections du Smithsonian (Washington), il a notamment été montré au Palais de Tokyo, à Paris, dans l’exposition culte Le Bord des mondes ou dans An Alternative Guide to the Universe à la Hayward Gallery, à Londres. En 2024, une de ses oeuvres a été exposé à Lafayette Anticipations (Paris).

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portrait - © © Mario del Curto, christian berst — art brut

Zdenek Košek

Typographe de formation, Košek devient tout d’abord un artiste assez conventionnel. Lorsqu’il sombre dans la psychose, il se met à produire des œuvres aussi radicales que poétiques. Persuadé qu’il joue un rôle déterminant dans l’ordonnancement du monde, il passe son temps à sa fenêtre, à consigner ses observations – météorologie, vols des oiseaux, faits insignifiants – et à les agréger en diagrammes censés conjurer le chaos. Depuis quinze ans, du Palais de Tokyo à la Maison Rouge, au MONA (Australie) en passant par le DOX de Prague et Les Rencontres d’Arles, ses cartographies sibyllines ne cessent d’interroger à travers le monde.

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Le Bord des Mondes

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