endless nameless,
commissaire : Léo Guy-Denarcy
Christian Berst confie l’exposition de rentrée dans l’espace The Bridge au critique d’art, commissaire d’exposition et directeur du centre d’art de l’Onde, Léo Guy-Denarcy. À cette occasion seront présentés, en tête-à-tête, huit artistes contemporains et bruts : Flora Bouteille, Jean-Louis Costes, John Ricardo Cunningham, Thierry Liegeois, Tomasz Machciński, Óscar Morales, Leopold Strobl et Sarah Tritz.
Plusieurs artistes ont accompagné ma découverte et ma lecture personnelle de l’art brut. Tous ont guidé mon regard et m’ont permis d’élargir mon horizon comme ma lecture de la création contemporaine. A la fin de mes études, j’ai eu la chance de rencontrer le performeur et musicien Jean-Louis Costes. Non qu’à cette période je sois fan de son œuvre mais il se trouve que de nombreux jeunes artistes se référaient à lui, entre fascination et allusion. Il me paraissait donc essentiel de rencontrer l’original. Quelques années après nous publions ensemble L’Art brutal de Jean-Louis Costes, forme d’hommage mais aussi de réinterprétation d’une dimension « brute » des pratiques visuelles et performatives. J’ai rencontré peu de temps après le travail de Thierry Liégeois à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne. Nous entamions un dialogue riche et sans cesse renouvelé porté par une esthétique white trash et par « l’inquiétante étrangeté » de son temps. L’œuvre de Sarah Tritz, découverte à l’occasion d’une commission, est tout entière portée par une exigence inhérente à l’Histoire de l’art, dans ses ramifications et ses possibles interprétations. Enfin, j’ai rencontré l’œuvre de Flora Bouteille à l’occasion d’une résidence au Parc Saint Léger. Son œuvre entre violence des matériaux et radicalité du verbe me semble actualiser une lecture d’un art « en méconnaissance de l’art ».
L’exposition Endless nameless est née de cette rencontre entre les artistes d’horizons différents. Se plonger dans l’art brut s’apparente à la découverte d’une ville labyrinthique et mystérieuse. On sait qu’on va découvrir des merveilles à chaque coin de rue sans pouvoir la connaitre en entier. C’est dans cette fascinante indéfinition que s’exerce la force de ces pratiques artistiques, comme dans la multiplicité des médiums.
Léo Guy-Denarcy
Texte : Léo Guy-Denarcy
Publié à l’occasion de l’exposition endless nameless, commissaire : Léo Guy-Denarcy, du 9 septembre au 2 octobre 2022 à the bridge by christian berst.