staged bodies
group show
Une proposition photographique de six artistes d’art brut, centrée sur le corps comme espace de mise en scène intime, transgressive, et souvent obsessionnelle. Ces « staged bodies » — transformés, fétichisés, suturés — échappent aux normes esthétiques et morales, mais sont plutôt façonnés par le désir, la pulsion ou le besoin d’exister autrement.
Tomasz Machciński (1942–2022) explore la métamorphose à travers plus de 22 000 autoportraits où il devient tour à tour homme, femme ou figure mythologique.
Lubŏs Plný (1961-) utilise son propre corps comme support d’actes radicaux : coutures, marques, stigmates photographiés comme rituels de transformation.
Jorge Alberto Cadi (né en 1963) fragmente, assemble et suture des images pour créer des corps hybrides, mystiques et ambigus.
Miroslav Tichý (1926–2011), quant à lui, capte clandestinement des femmes dans l’espace public, construisant un univers onirique et obsessionnel.
Le Fétichiste anonyme (actif entre 1996 et 2006) laisse derrière lui des centaines de clichés amateurs de jambes en collants, captées furtivement dans la rue ou à la télévision — autant de fragments d’un regard obsessionnel resté secret.
John Kayser (1922–2007), employé à Los Angeles, photographie sans relâche des femmes piétinant fleurs, livres ou tissus. Un fétichisme ritualisé, où le contact des corps et des matières intensifie le désir autant qu’il interroge.
Tous projettent sur le corps — souvent féminin — une fiction mentale. L’exposition illustre ce point de tension entre regard, désir, répétition et performance : ici, la photographie ne documente pas, elle agit.





