Giovanni Battista Podesta
L’homme et sa création sont aussi atypiques qu’indissociables : alors que Podesta décore son appartement n’hésitant pas à façonner de manière aussi improbable qu’admirable meubles et objets selon son inspiration, il se prend lui-même comme objet de création, se parant de costumes et accessoires de sa confection, il défile dans la ville. Par cette production relevant d’une « autoculture », « Podesta s’en est pris à ce que les artistes des plus avant-gardistes et les plus subversifs de son temps ont néanmoins toujours respecté : l’appareil des beaux-arts. » (Lucienne Peiry)
Giovanni Battista Podesta, né en 1895 à Torre Pallavicina (Italie du Nord), est le seul fils d’une famille paysanne très pauvre de treize enfants; le père étant décédé jeune, l’environnement de Giovanni est exclusivement féminin. Sa condition financière l’oblige à quitter l’école dès l’âge de dix ans au profit d’un travail d’aide-maçon. Appelé à la guerre, il connaît à son retour des difficultés de réinsertion et doit se résigner à s’engager trois ans chez les carabiniers. Il est alors envoyé à Laveno, un petit village au bord du Lac Majeur, où il rencontre sa future femme qu’il épouse après avoir quitté son poste pour un travail dans une fabrique de céramique. Le couple a deux enfants. Conjointement, Giovanni commence son activité créatrice. Il se consacre tout d’abord à la peinture à l’huile, privilégiant les sujets religieux et les paysages, puis, il s’attache à transformer son appartement. Enfin, il effectue sculptures et bas-reliefs, et se confectionne ses habits spécifiques avec lesquels il défile dans Laveno. Lorsque que sa femme décède en 1974, fortement perturbé, il arrête toute création et la suit deux ans plus tard.
L’œuvre de Giovanni Battista Podesta, aux couleurs chaudes et vives, à la créativité débordante est exposée dans plusieurs des majeures collections d’art brut. Alors que Raw Vision lui voue un article, la Compagnie de l’Art Brut lui consacre l’intégralité du n°15 des Fascicules de l’Art Brut.