Kunizo Matsumoto
Analphabète, Matsumoto est pourtant fasciné par l’écriture. Aussi, invente-t-il des idéogrammes dont il recouvre inlassablement des pages de calendrier, des brochures, questionnaires ou bulletins, qu’il collectionne par centaines, en s’inspirant de textes littéraires ou de programmes TV. Il glisse ensuite ses précieux écrits dans des enveloppes adressées à une amie avec qui il entretient une relation épistolaire fictive. Présenté en
2003 à la Collection de l’art brut (Lausanne), il a été exposé en 2015 à la Maison rouge (Paris) et en 2020 dans Scrivere designando : quand la langue cherche son autre (par les commissaires Andrea Bellini et Sarah Lombardi) au Centre d’Art Contemporain de Genève. Un ensemble important de son œuvre a fait l’objet d’une donation au Centre Pompidou en 2021.
Kunizo Matsumoto est en charge de la vaisselle dans le restaurant familial à Osaka au Japon. Il collectionne d’une manière compulsive toutes sortes d’imprimés (brochures du théâtre kabuki, catalogues d’expositions, guides, etc.), dont sa chambre est remplie et auxquels personne n’a le droit de toucher. Analphabète, il a créé sa propre langue. Parfois, il recopie des passages de pièces de kabuki. Une fois la page noircie, il lui arrive de continuer à écrire dans l’air, la danse prenant ainsi le relais en une chorégraphie imaginaire.
Préface : Eric Dussert
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Do the write thing : read between the lines #2, du 26 avril au 2 juin 2018.