Johann Fischer
Pour s’exprimer, tous les moyens sont bons pour Johann Fischer : à l’écriture, il conjugue le dessin, des personnages, bien souvent de profil, aux couleurs vives et chaudes, s’activent dans la page, entre les lignes de texte, pour nous raconter une histoire. Né en 1919 à Eggendorf am Wagram (Basse-Autriche), Johann est apprenti maître-boulanger avant d’être mobilisé durant la seconde guerre mondiale et constitué prisonnier par les Américains. A sa libération, il prend la suite de son père à la tête du domaine agricole familial, néanmoins, souffrant dès 1957 de troubles hallucinatoires, il est interné en clinique psychiatrique.
En 1981, il intègre la Maison des Artistes et commence son impressionnante production. Fischer n’utilise que le crayon et les crayons de couleur. Sa palette, tout d’abord composée de tons de gris et de bruns, s’élargit considérablement à l’aube des années 90. Les sujets plutôt simples des débuts se complexifient progressivement pour aboutir à des histoires illustrées dans lesquelles le réel et l’imaginaire se côtoient constamment. Courtois, méthodique, Johann dessinait tous les matins et faisait suivre sa signature de sa qualité : Künstler ! (Artiste !).
Ses œuvres, désormais rares, ont atteint des records dans la récente vente de la collection de David Bowie par Christie’s New-York.
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Gugging : the crazed in the hot zone, du 2 septembre au 22 octobre 2017.