Alexandre Lobanov
A sept ans, Alexandre Lobanov devient, à la suite d’une méningite, sourd et muet. Révolté, souvent agressif, sa famille le fait interner en hôpital psychiatrique à l’âge de vingt-trois ans. Il manifeste les dix premières années une haine et souvent une agitation extrêmes. A partir de 33-35 ans, il se met progressivement à dessiner. Alors, son comportement se transforme.
Jadis turbulent et irascible, il se calme et devient plus sociable. Le dessin le distrait et le tranquillise, stabilise son état psychologique.
Toute son activité est désormais axée sur les moments où il est seul à seul avec une feuille blanche et vierge. Souriant, il dessine tout d’abord un cadre, soigneusement, puis « plonge » littéralement dans son monde à part. Une feuille de papier, pour lui, c’est une sorte de « seuil », de « fenêtre », vers quelque chose d’autre. Le comportement de Lobanov s’est tellement stabilisé avec les années qu’il a commencé à bénéficier d’un régime libre. Jusqu’à sa mort, il consacre tout son temps de loisir au dessin.
Depuis la rétrospective que lui a consacrée la Collection de l’Art Brut à Lausanne en 2007 et la monographie publiée la même année, Lobanov est considéré comme l’une des figures majeures de l’art brut.
Préface : Stéphane Corréard
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Soit 10 ans : états intérieurs, du 12 septembre au 10 octobre 2015.