Dwight Mackintosh
Repéré par l’historien d’art John McGregor, Dwight Mackintosh commence à créer à la fin de sa vie, après avoir passé 56 années dans des institutions psychiatriques.
Ayant manifesté une aptitude pour le dessin, il intègre à 72 ans le Creative Growth Art Center à Oakland. Malgré ce démarrage tardif, il produit une multitude de dessins, peintures, estampes et céramiques. Le travail de Dwight Mackintosh se caractérise par l’omniprésence d’écritures inintelligibles qui semblent couler sur la page, une multiplication des points de vues et une vision « au rayon X ». Ses sujets de prédilection oscillent entre personnages masculins – notamment les « boysses » – des groupes de garçons nus aux joues rouges et aux longs cheveux avec des pénis en érection – bus, trains, anges et animaux fantastiques et des illustrations particulières de vues « avant et après » ablation d’amygdales. Les lignes des contours sont souvent redoublées – peut-être juste pour le plaisir du geste , ou manière de s’affirmer, en tant qu’artiste.
John Mc Gregor décrit la force de ses dessins en ces termes « Ils représentent l’extériorisation de la réalité intérieure de l’artiste. Le langage pictural constant dans lequel les images sont incarnées est le résultat exclusif d’une necessité intérieure et un besoin obsessionnel de remplir la page blanche d’une trace personnelle ». L’oeuvre de Mackintosh a été exposée à l’étranger, notamment à la collection abcd à Montreuil, à la Pinacothèque Agnelli de Turin et à la Gavin Brown’s Entreprise à New York.
Son œuvre fait partie des collections permanentes de la collection de l’art brut à Lausanne - qui lui a déjà consacré une retrospective-, du centre Pompidou, de l’American Folk Art Museum à New York ou du Madmusée de Liège.
Préface : Stéphane Corréard
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Soit 10 ans : états intérieurs, du 12 septembre au 10 octobre 2015.