Anton Hirschfeld
Découvert grâce à l’entremise de l’écrivaine Nancy Huston, il est l’un des plus jeunes artistes représentés par la galerie. De son écriture cursive, Anton Hirschfeld maille des listes de noms, de playlists ou d’invités en colonnes processionnelles, pour former la trame inattendue de ses œuvres. Comme si le pastel, l’acrylique et l’encre qui les recouvrent, s’ordonnançaient selon ces liens secrets. Présenté pour la première fois au public en 2017 à la galerie, il a fait l’objet, en mars 2023 d’un documentaire intitulé Le Voyage d’Anton réalisé par Mariana Loupan avec Schuch production.
Anton Hirschfeld, né à Paris en 1992, commence à peindre l’année de ses 16 ans, encouragé par la professeur d’art du centre d’accueil thérapeutique pour adolescents qu’il fréquente. Jusque là, personne dans son entourage n’avait encore décelé son talent, bien qu’il ait compté des artistes dans sa famille. Ce fut une révélation même pour ses parents, pourtant très impliqués dans son éducation.
Fasciné par les reflets, Anton trouve l’inspiration de ses premières peintures dans les fenêtres des trains, qu’il pouvait regarder pendant des heures dans les gares parisiennes. Bien que la plupart de ses peintures tendent vers l’abstraction, il est capable de saisir une ressemblance dans un portrait, y compris ses autoportraits, et s’inspire souvent des photos de paysages urbains, New York en particulier. Anton travaille en écoutant de la musique ; l’impact des mélodies et des rythmes sur sa peinture est manifeste.
Il aime peindre des triptyques et travailler en transparence, par couches superposées, en utilisant de manière inattendue l’acrylique, le pastel et l’encre. Il a un sens inné, profond, de l’harmonie, des couleurs et de la composition, qu’il relève souvent par un accent ou un contraste. Souvent, Anton commence par couvrir sa feuille d’une liste de noms – amis, famille, invités, playlists – qu’il recouvre ensuite, laissant une trace, une vie intérieure à ses peintures.
Préface : Nancy Huston
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Anton Hirschfeld : soul weaving, du 13 octobre 2018 au 12 janvier 2019.