Momoko Nakagawa
Membre de l’atelier Yamanami (Japon), depuis 2015, Momoko Nakagawa effectue, d’un geste ample et régulier, un travail sériel et calibré sur l’écriture, passant de l’ondoiement de fréquences colorées au tamponnage de chiffres dans des halos de café. Évoquant l’abstraction lyrique, le travail de cette jeune artiste « combine spontanéité gestuelle, élégance calligraphique, répétition sérielle et inventivité formelle », comme l’écrit Raphaël Koenig, dans le dossier qui lui est consacré par Artpress (2020). Exposée pour la première fois en 2019, à l’Université de Harvard, puis, cette même année, à la galerie dans le cadre de l’exposition chorale japon brut : la lune, le soleil, yamanami.
Née en 1996, Momoko Nakagawa vit dans la préfecture de Shiga au Japon et assiste à l’atelier Yamanami depuis 2015.
Momoko épelle à plusieurs reprises son propre nom, « Momoko », d’un long mouvement du bras. Les lignes qui se chevauchent en multitude s’entrelacent et se développent en une image abstraite, allant au-delà de la forme originale de chaque lettre. Alors que dans sa vie de tous les jours, on observe chez elle des comportements stéréotypés et répétés susceptibles d’être perçus comme problématiques, ils s’avèrent être positifs dans sa création.
Momoko utilise indifféremment des matériaux d’écriture standard comme des marqueurs et des stylos à bille. Par le simple fait de se contenter de dessiner en superposition, elle semble apprécier les formes des lettres qui fluctuent sous ses yeux, le contact et le son des stylos qui touchent le papier et la sensation kinesthésique qui s’étend du bout des doigts à son bras et à tout son corps.
En 2019, Momoko Nakagawa reçoit le prix « Art Absolument ».

Préfaces : Yukiko Koide & Raphaël Koenig
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Japon Brut : la lune, le soleil, yamanami, du 31 août au 5 octobre 2019.