Beverly Baker
Lorsque Beverly Baker s’assied à sa table de travail, le rituel est immuable : sur la feuille vierge l’artiste commence à tracer des lettres au stylo-bille sur lesquelles elle repasse jusqu’à l’annihilation du sens. Son travail n’est pas sans rappeler celui de Twombly, Serra ou Tapiès. Membre de l’atelier « Latitute Artist » (Kentucky), Beverly Baker a été présentée à deux reprises à la Maison rouge (Paris) dans les expositions : Le Mur, oeuvres de la collection Antoine de Galbert et art brut, collection abcd/Bruno Decharme et remporte en 2017 le Wynn Newhouse Award.
Beverly Baker crée ses dessins en superposant de manière obsessionnelle des textes trouvés dans une petite sélection de livres et de magazines qu’elle utilise comme matériel de référence. Il est difficile de retrouver trace du langage à la genèse de ses compositions, au final abstraites, car Beverly Baker dessine continuellement sur la même feuille. Elle efface ainsi les mots ou les lettres avec des mots supplémentaires, des lignes et des couleurs. La plupart de ses dessins sont créés au stylo à bille, au crayon de couleur et au marqueur indélébile.
Beverly Baker, atteinte du syndrome de Down, est membre de la Communauté “Latitude Artist” à Lexington, dans le Kentucky, un programme dont la mission est de venir en aide à toutes les personnes, particulièrement celles présentant un handicap. Contrairement à la plupart des ateliers pour artistes handicapés, Latitude crée de solides interactions entre ses membres et permet à ses participants de contribuer à la vie culturelle et politique de leur communauté. Baker a été un membre à part entière de Latitude depuis sa fondation en 2001.
Beverly Baker a été montrée en 2014 à deux reprises à la Maison rouge dans les expositions : Le Mur, oeuvres de la collection Antoine de Galbert et art brut, collection abcd/Bruno Decharme.
Préface : Philippe Godin
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Beverly Baker : palimpseste, du 3 au 28 février 2015.