Pepe Gaitán
Issu de la bourgeoisie colombienne, Pepe Gaitán a choisi de vivre une vie d’ascèse et dont le seul plaisir découle directement des lectures journalières qu’il fait à la bibliothèque nationale, à Bogota. De ces livres, il sélectionne des pages qu’il photocopie et dont il oblitère les contreformes. C’est autour de ces graphèmes fantômes qu’il compose ses collages sibyllins. En 2020, le Centre d’Art Contemporain de Genève le met à l’honneur dans scrivere designando, exposition curatoriée par Andrea Bellini et Sarah Lombardi.
Pepe disparaît début 2022 sans avoir totalement élucidé le mystère des amibes courant dans les lignes de ses livres.
Pepe Gaitán est issu d’une famille bourgeoise. Son père décède quand il est très jeune. Sa mère qui vit toujours, le reçoit chaque samedi au petit déjeuner pour qu’il lui lise les journaux.
Il suit des études de communication sociale et s’intéresse particulièrement à la radio. Il est un temps professeur. En 1975, la curieuse expression « ne mange pas tant de sucreries, si tu ne veux pas attraper des amibes » semble être déclencheur d’un tournant dans sa vie. C’est en effet à partir de ce moment qu’il commence son œuvre. Il passe ses journées dans des bibliothèques, sélectionne avec minutie des textes, les photocopie puis intervient dessus d’abord en rayant la plupart des lettres, puis transforme la page en lui ajoutant des collages et des signes toujours en utilisant une gamme chromatique très choisie. Les échos de formes qui font penser à une codification confèrent à ces œuvres une force géométrique saisissante. Chaque page cache des amibes qu’il nomme pseudopodes. Il vit aujourd’hui seul à Bogotá et dessine sans cesse.
Pepe Gaitán a été notamment montré en 2014 dans l’exposition art brut collection abcd / Bruno Decharme à la Maison rouge.
Préfaces : Johanna Calle Gregg & Julio Perez Navarrete
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Pepe Gaitán : ephiphany, du 9 septembre au 11 octobre 2014.