Dan Miller
Devenu, en une décennie, l’un des artistes bruts contemporains les plus reconnus, cet autiste originaire de Californie est parfois comparé à Cy Twombly, qui déconstruisait le langage tandis que, par effet de miroir, Dan Miller le construit. La galerie a participé, depuis 2010, à sa reconnaissance internationale en organisant plusieurs expositions et en publiant la seule monographie existant à ce jour, enrichie d’un essai de Richard Leemann. Présent dans d’innombrables collections publiques et privées – dont celles du MoMA et de Pompidou - il faisait également partie de la sélection officielle de la Biennale de Venise 2017.
La création acharnée de Dan Miller, qui superpose des couches considérables d’écriture jusqu’à l’illisible, a tant fasciné le public qu’outrepassant la sphère de l’outsider art, elle est entrée dans les collections permanentes du MOMA, à New-York. Bien que cette œuvre soit formellement très contemporaine, entrant notamment en résonance avec le travail de Pollock et de Cy Twombly, c’est néanmoins hors du débat artistique que Miller invente ses modes d’expression.
Né à Castro Valley en 1961, Dan Miller est autiste. Depuis plus de 15 ans il fréquente le Creative Growth Art Center d’Oakland (Californie) et laisse libre cours sans frein aucun à son inventivité. Obsédé par des objets comme des ampoules ou des douilles électriques, par des noms de villes, de gens, par des chiffres, par la nourriture, il décline son monde intérieur en répétant exalté sur le papier les signifiants qui s’y rapportent. Peinture, stylo, crayon, feutre, à l’instar des mots, différents matériaux se chevauchent, créant de subtiles strates chargées d’une force graphique incontestable. Noires et blanches ou de couleurs, ces créations portent en elles un dynamisme rare qui semble raviver - au-delà du cryptage lexical que provoque l’accumulation - le corps de la lettre, la force expressive des mots.
Dan Miller a été montré à deux reprises à la Maison rouge en 2014 dans les expositions : Le Mur, œuvres de la collection Antoine de Galbert et art brut, collection abcd/Bruno Decharme. Il a fait partie de la sélection officielle de Christine Macel, curatrice de l’exposition Viva Arte Viva à la biennale de Venise 2017.
Préfaces : Richard Leeman & Tom di Maria
Avant-propos : Christian Berst
Publié à l’occasion de l’exposition Dan Miller : Graphein II, du 25 avril au 17 mai 2014.