Alexandro Garcia
Jardinier uruguayen, Alexandro García s’est mis à retranscrire ses visions éthérées à la suite d’une rencontre du 3e type – ou avistamiento – dont il a fait l’expérience, enfant. Digne héritier du réalisme magique, il en dépasse cependant le cadre et nous parle d’un ailleurs offert à nos projections et à la colonisation d’une humanité nouvelle aux travers d’architectures habitées et saturées. Présent notamment dans la collection abcd/Bruno Decharme (France) son travail a été montré dans l’exposition hommage au palais idéal du facteur cheval élévations co-curatoriée par Antoine de Galbert en 2015.
Alexandro García nous révèle ses visions éthérées dans des dessins d’un graphisme méticuleux qui mêlent cités fantastiques – comme en apesanteur ou sur le point de s’élancer dans l’infini sidéral – aux ballets des constellations venues à leur rencontre. Il y est question d’un ailleurs offert à nos projections et à la colonisation d’une humanité nouvelle : « nous ne sommes pas seuls ».
L’expérience de voir un OVNI – appelé avistamiento en Amérique latine – provoque cette créativité chez ce jardinier né à Montevideo (Uruguay) en 1970. C’est sans formation plastique ni connaissance du dessin qu’Alexandro produit ses premières créations à l’aide d’une règle, de marqueurs, de stylos à bille, de crayons à papier sur les supports qui lui tombent sous la main (comme le verso d’un almanach). Son œuvre est à rapprocher de l’art médiumnique dans le sens où s’y exercent, selon lui, des forces dont il ne serait que l’instrument : « je suis un canal qui absorbe les messages du cosmos ».
Depuis Magali Herrera et, avant elle, les créateurs issus de la collection du psychiatre brésilien Osorio Cesar, l’Amérique latine ne nous avait pas permis pareille plongée dans les méandres de la création.
Exposées pour la première fois en Europe à la galerie en 2010 et présentées à Art Paris et au Salon du dessin contemporain de la même année, les œuvres d’Alexandro García figurent déjà dans de grandes collections d’art brut.
Préface : Pablo Thiago Rocca
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Alexandro Garcia : no estamos solos II, du 3 décembre 2016 au 14 janvier 2017.