Melvin Way
Découvert aux débuts des années 80 dans un centre pour sans-abris, à New York, Melvin Way est aujourd’hui une figure incontournable de l’art brut contemporain. Ayant interrompu ses études scientifiques en raison de sa schizophrénie, il ne cesse de recouvrir des fragments de papiers de formules mathématiques, chimiques, de croquis sibyllins… Ces denses billets talismaniques, qu’il garde précieusement dans ses poches, exhalent un magnétisme rare. Le prix Pulitzer 2018 de la critique, Jerry Saltz, le considère comme « un génie mystique visionnaire, l’un des plus grands artistes américains vivants », il fait partie des collections du MoMA (New York) et du Smithsonian (Washington).
Lambeaux de papiers récupérés, manipulés, recouverts d’écritures, de chiffres, de formules mathématiques et chimiques, de figures géométriques, de partitions de musique, de rubans adhésifs… La densité graphique des billets graciles de Melvin Way leur confère un magnétisme rare. Ils témoignent de son obsession pour l’espace et le temps, et ses équations semblent vouloir calculer les passerelles qui mènent de l’un à l’autre. Comme une manière de s’en affranchir, d’abolir la place qui nous est assignée par ces concepts et, ainsi, offrir des voies nouvelles à celui qui signe parfois lui-même Melvin « Milky » Way.
Né en Caroline du sud, Melvin est élevé à Brooklyn par un parent de la famille. Au lycée, passionné par les sciences, il joue de la basse et chante dans un groupe. Alors qu’il engage des études au Technical Career Institut, il est progressivement atteint par d’importants problèmes psychiques. En couple un temps avec une toxicomane, il se consacre par la suite à la musique, puis se retrouve SDF sur l’île de Ward. C’est dans un centre pour sans-abris que, dans les années 80’, l’artiste Andrew Castrucci découvre les dessins de Melvin Way et expose son œuvre. Melvin griffonne au stylo bille sur de petits bouts de papiers d’innombrables signes, formes, formules sibyllines qu’il chine parfois dans des livres et dont il détient seul la clé. Il travaille plusieurs semaines, parfois plusieurs mois à un dessin puis il le garde dans sa poche ou entre les pages d’un livre et intervient à nouveau dessus des années plus tard.
Aujourd’hui, Melvin Way est un créateur salué par des critiques éminents comme Jerry Saltz qui dit de lui qu’il est « un génie mystique visionnaire ». Ses œuvres font partie des plus grandes collections d’art brut du monde et il a récemment intégré la collection du Museum of Modern Art de New York.
Préface : Laurent Derobert, Jay Gorney & Andrew Castrucci
Avant-propos : Christian Berst.
Publié à l’occasion de l’exposition Melvin Way : a vortex symphony, du 26 mai au 16 juillet 2016.
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